La réserve opérationnelle, à laquelle le président François Hollande a décidé de faire appel après l'attentat de Nice, constitue un vivier de volontaires et anciens militaires, au service des armées et de la gendarmerie. En quoi consiste ce dispositif ? Explications.
François Hollande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu'il allait "faire appel à la réserve opérationnelle, c'est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes".
180.000 hommes et femmes
La réserve opérationnelle comprend 180.000 hommes et femmes au total, toutes catégories confondues, parmi lesquels l'Etat peut puiser en cas de nécessité. L'armée compte à elle seule 28.000 réservistes volontaires et la gendarmerie 26.000, selon les données du Conseil supérieur de la Réserve militaire.Ces volontaires, issus de la société civile (salariés, professions libérales, étudiants...) ou anciens militaires, signent un contrat pour une durée d'un à cinq ans, assorti d'une solde et servent en moyenne 25 jours par an. S'y ajoute une réserve beaucoup plus importante de 98.000 anciens militaires d'active et 28.000 anciens gendarmes, soumis à une obligation de disponibilité dans les cinq ans suivant la fin de leur contrat.
François Hollande avait déjà décidé de renforcer cette réserve de volontaires, au lendemain des attentats de novembre 2015, afin de soutenir une armée très engagée sur tous les fronts, des opérations extérieures à la défense du territoire national (plus de 30.000 hommes au total).
Le nombre de réservistes volontaires doit ainsi être porté à 40.000 d'ici 2019, contre 28.000 aujourd'hui, un objectif ambitieux au regard des moyens financiers disponibles et de la difficulté à recruter. L'idée est de pouvoir déployer 1.000 réservistes en appui de l'opération Sentinelle, qui mobilise 7.000 à 10.000 soldats en permanence sur le territoire national depuis les attentats de 2015.
Reportage d'Anaïs Hanquet et Pierre Pachoud