Une mère de 35 ans a lancé lundi un appel "à l'Etat français et aux autorités compétentes" après l'enlèvement présumé de sa fille de trois ans par son ex-mari, craignant qu'il soit parti faire le jihad en Syrie.
"Ca va être le combat de ma vie, je remuerai ciel et terre pour la retrouver, mais je vais avoir besoin d'aide", a déclaré Magalie Laurent, habitant à Puteaux (Hauts-de-Seine), lors d'une conférence de presse organisée à Lille par son avocat nordiste Frank Berton.
Le 20 octobre, son ex-mari, un Franco-Tunisien de 36 ans, se rend à son domicile pour chercher la petite Lila et partir en vacances en Tunisie. Mais le 27 octobre, jour où ils devaient être de retour en France, Mme Laurent reçoit un appel téléphonique de la soeur de son ex-mari "disant qu'ils étaient
en Turquie et qu'ils ne reviendraient pas (...) Je suis persuadée à 1000% que son plan est d'aller en Syrie", a-t-elle expliqué, en larmes.
Le couple s'était rencontré lors de vacances en Tunisie en 2007. Après un mariage civil et la naissance de leur fille, tout a basculé au début de l'année 2014 avec le licenciement du mari, pour faute grave, de son poste de chef de réception d'un grand hôtel parisien.
"Il a eu des activités illégales et quand je l'ai appris, pour moi c'était fini", a dit Mme Laurent, précisant qu'ils avaient divorcé fin 2014.
"Physiquement, il avait la barbe, mettait la djellaba, ne travaillait pas et passait ses journées à la mosquée. Il avait fait le pèlerinage à La Mecque, avait des propos extrêmes, cautionnant (les attentats de) Charlie Hebdo", a raconté Mme Laurent.
La garde de l'enfant se passait toutefois bien, lui vivant à Nanterre et elle à Puteaux: "Il était un bon papa", a-t-elle relevé. Cet été, il s'était rasé la
barbe et s'était remis au sport, a-t-elle indiqué.
Me Berton a précisé que la plainte pour enlèvement d'enfant ne pouvait juridiquement être déposée qu'à partir de lundi, en raison de la fin des vacances scolaires dimanche, soulignant que la brigade criminelle de Nanterre a été saisie. "Mais on a bon espoir
que le parquet antiterroriste puisse se saisir" de l'affaire, a-t-il dit. "Maintenant il faut que les moyens de l'Etat se mettent en mouvement, le Quai d'Orsay, les Affaires étrangères, bien évidemment, avec les contacts en Turquie mais aussi peut-être en Syrie, et surtout le président de la République et le Premier ministre", a dit Me Berton.