Emmanuelle Cosse était l'invitée de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France. La candidate d'EELV à la région souhaite que l'Ile-de-France se déclare "région refuge" pour accueillir les migrants. Et parle de "tambouilles politiciennes farfelues" à propos des ambitions de Jean-Vincent Placé.
"Il faut aller beaucoup plus loin", déclare Emmanuelle Cosse.
Région Refuge
La candidate d'Europe-Ecologie-Les-Verts à la région Ile-de-France était l'invitée de Samedi Politique sur France 3 Paris, ce samedi 5 septembre. Elle réagissait au chiffre de 1324 migrants hébergés par la ville de Paris depuis le mois de juin. Chiffre publié hier soir.
"Je souhaite que la région Ile-de-France se déclare "région refuge accueillante" pour ces réfugiés comme c'est le cas pour d'autres villes qui sont en train de se mobiliser", poursuit-elle. "Moi je suis vice-présidente en charge du logement. Lundi, je vais voir avec Jean-Paul Huchon, si on peut utiliser une part sur les crédits que j'ai actuellement pour qu'on puisse aider à l'accueil qu'on va devoir mettre en place dans les semaines et les mois qui viennent", ajoute Emmanuelle Cosse.
"On peut faire des réquisitions de logement. Nous sommes capables dans cette région de construire des logements provisoires sur des durées de 5 ou 10 ans. A crise exceptionnelle, moyens exceptionnels", conclut la patronne d'EELV qui se place dans la durée.
"A long terme, la France à l'instar des autres pays européens doit avoir une politique d'accueil massive", répète une nouvelle fois Emmanuelle Cosse.
Les initiatives de particuliers se multiplient pour proposer des hébergements aux réfugiés. Qu'en pense-t-elle ? "J'encourage tout. En tant que politique, on doit organiser, réguler et donc travailler avec l'Etat. Mais il y a aussi des mobilisations citoyennes très fortes. Nous n'allons pas continuer à nous renvoyer la balle et penser que c'est l'Etat qui va s'en occuper", répond la vice-présidente du Conseil régional.
Un accueil digne
Est-elle prête, comme le premier ministre finlandais à accueillir des réfugiés chez elle ? "Je serais prête à accueillir des gens, si j'avais les moyens de les accueillir absolument dignement. Mais ce n'est pas le cas", explique-t-elle. Et au siège d'Europe-Ecologie ? "Non car ce ne serait absolument pas digne. Il faut organiser les initiatives individuelles pour éviter des conditions d'accueil qui ne seraient pas dignes pour ces gens", concède-t-elle.
Un de ses concurrents aux élections régionales, Nicolas Dupont-Aignan évoque "une fausse générosité qui va provoquer un afflux migratoire et un chaos social". "Avoir de la générosité et simplement se rencontrer dans une humanité, c'est savoir à un moment être capable de faire un geste envers l'autre. Ce n'est pas une question de gauche ou de droite", répond Emmanuelle Cosse
Tambouilles politiciennes farfelues
Jean-Vincent Placé qui est toujours conseiller régional d'Ile-de-France a annoncé cette semaine qu'il crée un parti : l'union démocrate écologiste. Il pourrait tenter de constituer un groupe au conseil régional avec d'autres élus EELV. Cela l'inquiète-t-elle ? "Aujourd'hui, rien ne me fait peur. L'urgence est de répondre aux besoins des Franciliens. Les petites tambouilles politiciennes au sein d'un groupe me semblent farfelues", répond Emmanuelle Cosse, un peu langue de bois.
On insiste, la candidate n'est-elle pas ramenée par la secrétaire national d'EELV à la politique politicienne ? "Les écologistes sont en rang derrière moi pour défendre un projet écologiste . Tout le reste est farfelu, c'est de l'agitation politicienne. C'est indécent", martèle-t-elle.
Emmanuelle Cosse qui semble minorer le vote interne du 15 septembre qui doit se prononcer une nouvelle fois sur une éventuelle alliance avec le Front de Gauche pour les régionales en Ile-de-France. "Un moment où on a de réelles difficultés, tout le monde s'interesse aux écologistes en disant je le sprendrais bien sur ma liste. La réalité c'est que nous les écologistes, nous pensons que dans cette région on doit apporter des réponses particulières. C'est pour cela que je compte beaucoup sur une liste écologiste", conclut Emmanuelle Cosse.