Entre marbres et bronzes, le musée Camille Claudel célèbre sa sculptrice

L'ouverture au public, à partir de dimanche, coïncide avec l'exposition Rodin qui a commencé mercredi au Grand Palais à Paris pour l'année du centenaire de la mort du sculpteur, qui fut l'amant de Camille Claudel.

"La Valse", "L'âge mûr", "L'abandon" ainsi que quarante autres oeuvres de Camille Claudel sont exposées pour la première fois à Nogent-sur-Seine (Aube), dans un nouveau musée dédié à la sculptrice et ses contemporains.


"La Ville de Nogent-sur-Seine détient la plus grande collection au monde de Camille Claudel et il nous fallait un écrin à la hauteur de cette collection", se félicite Gérard Ancelin, ancien maire de cette commune qui a porté le projet depuis le début des années 1990.

Au total 43 oeuvres de Camille Claudel (1864-1943) composent le musée dont une partie s'étend dans l'ancienne demeure familiale où elle vécut de 1876 à 1879.

La plupart des sculptures ont été achetées en 2008 par la collectivité à Reine-Marie Paris, sa petite-nièce, pour 13,5 millions d'euros.

Une place est aussi faite à l'incontournable Auguste Rodin, maître et amant de l'artiste.

"La plupart des visiteurs connaîtront déjà la liaison sentimentale entre Camille Claudel et Rodin, mais nous espérons réussir à leur faire découvrir l'importance de leur dialogue dans leur parcours artistique", précise Cécile Bertran, conservatrice du musée.

Dans une même pièce, des bronzes en petits formats surprennent par la justesse des traits, quand "Persée et la Gorgone", l'unique marbre monumental, dévoile la puissance de l'évocation mythologique.

Cécile Bertran met l'accent sur "le modelé forcé pour atteindre une expressivité intense" pour "Giganti", puis sur un portrait de Rodin par Camille Claudel, marqué par "un travail de ciselure extrêmement fin".

De la praticienne à l'artiste affranchie avant de sombrer dans la folie au tournant du siècle, l'évolution de Camille Claudel se reflète dans sa manière de travailler ses oeuvres tour à tour sublimées ou tourmentées par la passion.

Arrivée à Nogent-sur-Seine en 1876 à l'âge de 12 ans, Camille Claudel est repérée par Alfred Boucher, séduit par ses premiers modelages. Cinq ans plus tard, elle part se former dans une académie réservée aux femmes à Paris, travaille sous l'aile du sculpteur avant de rencontrer Rodin.
"Le parcours a été conçu pour contextualiser le monde dans lequel elle évoluait, ses références, ses thématiques et les styles qui l'ont influencée", souligne Cécile Bertran.

62 dépôts provenant de 15 institutions différentes dont les musées Rodin, Alfred Boucher et Orsay enrichissent la collection nogentaise. Avec les fac-similés de photographies et gravures, les tableaux et quelques dessins, 250 pièces sont exposées.

"L'intérêt est de faire de Nogent une ville d'art. On aura gagné quand le nom de Nogent-sur-Seine sera systématiquement accolé à celui de Camille Claudel, comme Giverny à Monet", sourit Gérard Ancelin, désormais conseiller départemental à la tête de la commission tourisme et valorisation culturelle.

En 2003 une première exposition temporaire consacrée à Camille Claudel et organisée par la Ville avait attiré plus de 40.000 visiteurs en trois mois. La cité champenoise, située à une centaine de kilomètres de Paris, veut poursuivre sur cette lancée.


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