Un comparateur devrait être mis en ligne par le gouvernement le 1er février. Il vise à rendre plus "transparentes" les hausses de frais bancaires mis en oeuvre par de nombreuses banques depuis le 1er janvier. La CLCV, association de consommateurs, a de son côté mené l'enquête.
C'est le ministre des Finances, Michel Sapin, qui l'explique dans une interview au Parisien. Face à la forte hausse des tarifs bancaires depuis le 1er janvier et notamment l'explosion des frais de tenue de compte, le gouvernement va mettre en place un comparateur de tarifs en ligne. Une association de consommateurs, la CLCV, a également mené une enquête qui pallie les limitations annoncées du comparateur gouvernemental.
Payer pour avoir simplement un compte courant
Les frais de tenue de compte se généralisent dans les banques françaises. De nombreux établissements, qui ne les facturaient auparavant pas, se sont mis à le faire, et plusieurs qui pratiquaient déjà ces ponctions les ont augmentées. En tout, 13 nouvelles banques comme BNP Paribas et la Société Générale s'y sont également mises cette année."Cette concurrence sera extrêmement utile"
Le ministre des finances Michel Sapin se défend de son côté de toute volonté de régulation ou plafonnement des différents frais bancaires, mettant au contraire en avant son désir de voir les banques fixer leurs tarifs comme elles l'entendent. "Les tarifs sont libres, on est dans le domaine du marché. Moi, ce que je peux imposer, c’est un minimum de services [...] mais pas imposer des tarifs. Par contre, je veux que, si les tarifs sont libres, la concurrence soit libre, que l’information soit totale, que la transparence soit absolue" avant d'ajouter que "cette concurrence sera extrêmement utile".Un comparateur incomplet ?
L'outil qui va être mis en ligne par le gouvernement détaillera 11 tarifs de base. Ce classement ne prendra donc pas en compte les progiciels ainsi que toutes les autres offres plus élaborées. Pour pallier ces manques, l'association de consommateurs CLCV a réalisé sa propre enquête sur l'intégralité des tarifs bancaires, y compris les banques en lignes et les différents progiciels.En Île-de-France, le Crédit du Nord et Barclays en queue de classement
L'association CLCV a effectué ses classements selon trois profils différent : utilisateur normal d'un nombre réduit de services, utilisateur moyen sur un compte avec deux titulaires et gros utilisateur avec de nombreux services bancaires. En Île-de-France, l'enquête a été menée département par département, cependant des tendances régionales nettes se dégagent des résultats. Pour le premier profil, les résultats sont clairs : les offres de progiciels sont à proscrire dans l'immense majorité des cas, les services "à la carte" étant bien moins coûteux. Et plus on est aisé, plus les offres groupées deviennent rentables.Les établissements que l'on retrouve le plus souvent en bas de classement comme étant les plus chers, quel que soit le profil et le département, sont le Crédit du Nord et la banque Barclays, souvent talonnés par la Société Générale. A l'opposé, c'est souvent le Crédit Coopératif qui pratique les tarifs les moins élevés, accompagné de LCL et du Crédit agricole, du moins pour les premiers profils. Pour les deuxième et troisième types de profils, le moins cher est beaucoup plus variable.
► VOIR le reportage de Séverine Larrouy et un entretien en plateau avec Sébastien Busiris, secrétaire général de FO Banques, par Marianne Théoleyre