Le procès de cinq adhérents de la CGT pour l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH d'Air France a été renvoyé peu après son ouverture vendredi par le tribunal correctionnel de Bobigny.
Le procès de cinq adhérents de la CGT pour l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH d'Air France a été renvoyé peu après son ouverture vendredi par le tribunal correctionnel de Bobigny. Saisie d'une demande de renvoi par les avocats de la défense des prévenus, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion lors d'une manifestation le 5 octobre 2015, la cour a décidé de renvoyer l'affaire aux 27 et 28 septembre.
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Alors que la contestation du projet de loi El Khomri s'est durcie cette semaine, 15 salariés d'Air France au total comparaissaient devant le tribunal correctionnel: cinq pour "violences en réunion", ils encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, et dix pour "dégradations" lors de la manifestation du 5 octobre qui faisait suite à l'annonce d'une restructuration de la compagnie aérienne menaçant près de 3.000 emplois.
Seize dossiers devaient être examinés, car un salarié jugé pour violences l'est aussi pour dégradation. "Air France et l'ensemble des parties civiles sont des victimes dans cette affaire et la justice pénale doit pouvoir les reconnaître comme telles", avait déclaré Franck Raimbault, le directeur juridique de la compagnie, avant le début de l'audience.
La CGT dénonce "procès totalement injuste"
Miguel Fortea, numéro un de la CGT Air France, avait dénoncé pour sa part un "procès totalement injuste" fait à "des boucs émissaires pris pour l'exemple". C'est "un dossier hautement politique de criminalisation de l'action syndicale. Pendant ce temps-là, on ne parle pas du fond du problème, les suppressions d'emplois" à l'origine des débordements, avait-t-il ajouté. L'un des prévenus pour violences s'est quant à lui dit "confiant". "Ils vont pas nous tuer", a-t-il dit à l'AFP.Le 5 octobre 2015, après avoir forcé le portail d'entrée, une cohorte de mécontents avait envahi le comité central d'entreprise au siège de la compagnie à Roissy. Certains s'en étaient pris physiquement à deux responsables de la société et aux vigiles qui avaient tenté de les protéger.
►Ce vendredi matin William Van Qui et Virginie Delahautemaison était présent au tribunal de Bobigny