Ils sont repartis à bord du navire qui les avait amenés et le Vladivostok reste à quai : les quelque 400 marins russes venus récupérer le premier navire militaire de type "Mistral" vendu par la France ont quitté jeudi le port de Saint-Nazaire sans le bâtiment bloqué pour cause de crise en Ukraine.

Avec une longue sonnerie de sa corne de brume, le bateau-école Smolny, qui avait amené fin juin les marins russes dans le port français, est sorti du bassin où il mouillait depuis près de six mois, avant de gagner le large. Plusieurs jeunesmarins tendaient le bras par les hublots pour prendre une dernière photo de la ville avec leur téléphone portable.

Le départ des marins russes qui se sont formés au maniement des BPC de classe Mistral semble indiquer que la livraison du premier bâtiment fabriqué en France pour le compte de Moscou n'interviendra pas dans un proche avenir. Le président François Hollande, qui a suspendu la livraison du fait de l'implication de Moscou dans la crise en Ukraine, n'a toujours pas dit à quelle date il autoriserait le  Vladivostok à gagner la Russie.

Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Vladivostok devait initialement être remis à Moscou à la mi-novembre, dans le cadre d'un contrat de 1,2 milliard d'euros pour deux navires signé en juin 2011 entre la Russie et le constructeur naval DCNS. La livraison du Sebastopol, deuxième navire commandé, dont la construction est toujours en cours, est programmée à l'automne 2015.
La DCNS a annoncé mercredi que les marins allaient quitter Saint-Nazaire avant les fêtes de fin de l'année et pour une durée indéterminée.


Aucune prévision de livraison

"Aucune date de livraison du Vladivostok ne peut être confirmée à ce stade", a ajouté le porte-parole de DCNS, sans pouvoir dire à quelle échéance les marins russes pourraient revenir prendre possession du navire. Le 4 septembre, sous forte pression américaine et de pays membres de l'Otan, le président François Hollande avait lié l'exportation de ce navire à un règlement politique en Ukraine.

Début décembre, le président russe Vladimir Poutine avait dit espérer que la Russie serait remboursée si la France ne livrait pas les navires de guerre, après une rencontre avec François Hollande à l'aéroport moscovite de Vnoukovo. "Nous n'avons même pas évoqué le sujet", avait déclaré l'homme fort du Kremlin. "Il y a un contrat, nous partons du principe qu'il sera respecté, sinon nous espérons qu'on nous rendra l'argent que nous avons payé", avait-il souligné.

Si la France rembourse la Russie, "nous n'aurons pas de requêtes particulières", avait-il promis, alors que Moscou avait proféré par le passé des menaces d'amendes et de dédommagements. "Nous ferons preuve de compréhension quelle que soit la manière dont la situation évoluera", avait ajouté le président russe.
"Pour l'instant on ne livre pas", avait déclaré la veille le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avant d'ajouter: "On pourrait ne jamais livrer. Il faut que les Russes se rendent compte de cette situation."

Les "Mistral" sont des navires polyvalents, pouvant transporter des troupes, des hélicoptères, des chars, et mettre à l'eau des chalands de débarquement grâce à leur radier, une "porte" aménagée à la surface de l'eau.
Véritables "couteaux suisses" des marines de guerre modernes, ils sont utilisés pour des opérations de projection, pour accueillir un état-major embarqué ou un hôpital équivalent aux besoins d'une ville de 25.000 habitants.

avec AFP
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