Affaire Marion : l'accusé jugé aux assises pour l'assassinat sauvage de l'adolescente près de Nantes en 2012

Il s'était dit investi d'une mission divine et demandait à rencontrer le président: un homme de 29 ans comparaît à partir de mardi devant les assises de Loire-Atlantique pour l'assassinat et le viol de Marion, 14 ans, retrouvée morte dans des toilettes publiques près de Nantes en 2012. 
 

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Le corps sans vie de Marion, frappé de 68 coups de couteau, avait été découvert le matin du 19 mars 2012 par une passante, à Bouguenais (Loire-Atlantique), dans l'agglomération nantaise. En fugue depuis deux semaines, l'adolescente rentrait au domicile de sa mère, lorsque sa route avait croisé la veille au soir celle de son meurtrier.

Yannick Luende Bothelo, né en 1987 en Angola, avait été interpellé l'après-midi même en possession du téléphone portable de la jeune fille, après avoir agressé deux hommes âgés, dont un grièvement. Connu de la justice pour des cambriolages et des vols divers, il avait brisé son bracelet électronique quelques jours avant les faits et était visé par un mandat d'arrêt. L'accusé, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, sera jugé devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour tentative d'assassinat et violences volontaires sur ces deux hommes, ainsi que pour l'assassinat et le viol de Marion, accompagné d'actes de torture et de barbarie.

M. Luende Bothelo, qui conteste le viol, avait reconnu le meurtre de l'adolescente, expliquant être le Christ et répétant qu'il voulait parler au président de la République de l'époque Nicolas Sarkozy. Placé à l'isolement, il refusait tout soin médical et suivi psychiatrique. Un pRemier collège d'experts avait diagnostiqué une "schizophrénie paranoïde" chez l'accusé et à l'abolition de son discernement au moment des faits. D'autres experts avaient penché pour son renvoi devant les assises, confirmé en décembre dernier après une quatrième expertise psychiatrique. L'avocate de M. Luende Bothelo, Carole Le Roux, va plaider l'irresponsabilité pénale et demander à la cour l'hospitalisation de son client sous contrainte, qui "revendique ne pas être fou".

 

L'accusé a-t-il joué de sa folie pour devenir un criminel atroce ?


"Il attend toujours d'être investi de ses pouvoirs divins", affirme Me Le Roux. "C'est quelqu'un qui s'est plongé dans la solitude, qui ne fait rien de ses journées, ne parle à personne. (...) Après avoir passé quatre ans et demi aussi isolé, il a vieilli énormément et paraît très affaibli physiquement. Cela ne va pas être simple de suivre les débats", souligne-t-elle.

La mère et le beau-père de Marion, parties civiles, qui "se sont battus pendant quatre ans pour que ce procès se tienne", attendent eux "que l'auteur des faits soit reconnu coupable et condamné à une peine qui soit la plus lourde possible", indique leur avocat, Louis-Georges Barret, qui n'a "jamais cru à l'abolition du discernement" de l'accusé.

"Depuis quatre ans, il n'a jamais été soigné et son état ne s'est pas aggravé", pointe-t-il du doigt, accusant M. Luende Bothelo de jouer "la comédie" d'une folie "par intermittence". "En novembre 2011, il avait été placé sous bracelet électronique et en quelques mois il aurait tourné schizophrène ?", cite en exemple Me Barret.

"Il est certain que ce garçon a eu quelques problèmes psychiatriques. Mais est-ce la cause d'une irresponsabilité pénale totale ou partielle? (...) Est-ce qu'il ne joue pas, n'a pas joué de sa folie pour devenir un criminel atroce ?", se demande également Yvon Chotard, l'avocat du père de Marion. Le décision de la cour d'assises est attendue le 18 novembre.
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