Affaire Barbot : le procès des deux amants a débuté à Nantes

Didier Barbot et Stéphanie Livet, sa maîtresse, comparaissent à partir de jeudi devant les assises de Loire-Atlantique pour l'assassinat en 2013 d'Anne Barbot, à laquelle ils avaient tendu un guet-apens dans son garage avant de maquiller l'homicide en disparition.

Didier Barbot, 42 ans, et Stéphanie Livet, une aide-soignante de 40 ans, sont accusés d'avoir attiré Anne Barbot dans le garage de son habitation à Vritz (Loire-Atlantique), dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, avant de la frapper à la tête avec une bûche, de l'étrangler et de transporter son corps dans le coffre d'une voiture, ensuite incendiée dans la forêt de Saint-Michel-et-Chanveaux (Maine-et-Loire), à environ 15 km.

Didier Barbot avait signalé à la gendarmerie la disparition de son épouse le lendemain matin, celle-ci n'ayant jamais rejoint son poste de
caissière dans un magasin Super U, à Candé. Il avait ensuite pris la tête des recherches pour la retrouver, collant des affiches avec sa photo et mobilisant le bourg de 700 habitants lors de marches blanches.

La découverte de la voiture calcinée et des restes d'un corps dix jours plus tard avait suscité l'émoi dans la petite commune, alors solidaire du mari en deuil.
Ce n'est que huit mois plus tard, au terme d'une longue enquête, que les amants, qui entretenaient une relation extra-conjugale depuis fin 2010, étaient passés aux aveux après leur placement en garde à vue, le 26 novembre 2013. 

Des investigations téléphoniques avaient notamment mis en évidence que le mari avait échangé 75 SMS avec Stéphanie Livet le jour du meurtre, avant un arrêt brutal de leurs échanges, le lendemain. Les téléphones portables de la victime et de Stéphanie Livet avaient en outre déclenché au même moment, vers 00H30 la nuit des faits, des relais téléphoniques près de la forêt où le corps d'Anne Barbot a été par la suite découvert.


"Trahison extrême"

L'enquête avait également permis de déterminer que Didier Barbot, qui assurait avoir vu pour la dernière fois sa femme le 16 mars à son réveil, avait contacté la gendarmerie avant même d'essayer d'appeler son épouse, seulement 31 minutes plus tard.

"Les parties civiles ont un sentiment de trahison extrême. Didier Barbot a été l'objet de toutes les affections, quand il a été placé en garde à vue, elles le défendaient envers et contre tout, et se sont totalement effondrées", souligne Louis-René Penneau, qui défend notamment la mère et l'une des soeurs d'Anne Barbot, qui toutes deux attendent "une repentance" de l'accusé, qui "n'a pas eu un mot pour la victime".

"C'est un homme qui était totalement amoureux de sa femme, d'avec laquelle il n'a jamais divorcé. Tout le monde a été très surpris car personne, à aucun moment, n'a eu de doutes sur la sincérité et la souffrance de Didier Barbot. (Sa famille) cherche à comprendre comment il a pu basculer dans une telle horreur", indique Me Nathalie Valade, qui défend une des soeurs d'Anne Barbot et la famille de son époux.

Selon Me Franck Boezec, l'un des avocats de Didier Barbot, dont les versions ont évolué au fil de sa détention, son client "a une volonté de dire le plus de choses possibles".
"On va essayer de faire en sorte de ne pas se tromper de procès. Ce n'est pas le procès de Didier Barbot devant les médias, devant les gens de son village, ce n'est pas le procès de la trahison de Didier Barbot, mais c'est bien le meurtre prémédité d'Anne Barbot, pour lequel on plaide coupable"
, déclare Me Boezec.

Trente témoins sont attendus à la barre lors de ce procès, qui doit durer jusqu'au 22 janvier et pour lequel les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Le résumé de l'affaire par José Guedes et Yves Quesnel

Didier Barbot et Stéphanie Livet, sa maîtresse, comparaissent à partir de jeudi devant les assises de Loire-Atlantique pour l'assassinat en 2013 d'Anne Barbot, à laquelle ils avaient tendu un guet-apens dans son garage avant de maquiller l'homicide en disparition. ©France 3 Pays de la Loire



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