Effondrement d'un balcon à Angers : une enquête judiciaire a été ouverte

Suite à l'effondrement d'un balcon qui a fait 4 morts et 14 blessés samedi soir dans un immeuble du centre ville d'Angers, une enquête judiciaire a été ouverte. De son côté, le maire de la ville a annoncé avoir pris des arrêtés de "mise en péril".

Ce balcon, au troisième étage de l'immeuble, a entraîné sous son poids ceux des deux étages inférieurs, sur lesquels personne ne se trouvait à ce moment-là. 

S'il n'y a pas de malfaçons, comment comprendre qu'un tel drame ait pu se produire?

Christophe Béchu, maire (LR) d'Angers

"La taille du balcon ne donnait pas le sentiment extérieurement qu'il ne pouvait pas accueillir quinze personnes dans des conditions normales d'utilisation", a déclaré le maire de la ville d'Angers, Christophe Béchu (LR) qui s'est par ailleurs déclaré "sous le choc" après l'accident, adressant ses "pensées émues pour les familles".


Deux jeunes filles avaient invité une trentaine d'amis, en majorité des étudiants en droit, pour pendre la crémaillère. Elles ne figurent pas parmi les victimes et ont été aussitôt relogées par la ville. Les quatre morts sont trois jeunes hommes de 21, 23 et 25 ans, et une jeune fille de 18 ans.

Une enquête judiciaire pour homicides et blessures involontaires a été confiée au commissariat et au SRPJ d'Angers. "Elle s'attache à reconstituer le déroulement des faits et la cause de l'effondrement. Un expert judiciaire en matière de construction s'est rendu sur place", a annoncé le procureur de la République d'Angers.

Des arrêtés de "mise en péril"


Le maire a annoncé avoir pris des arrêtés de "mise en péril", qui permettent des expertises immédiates dans les neuf appartements de l'immeuble doté de balcons. "La cause de cet accident dramatique est de toute évidence accidentelle", a jugé une source proche de l'enquête. Des experts effectuaient déjà des relevés dimanche sur les scellements du balcon qui s'est effondré.

Immeuble évacué

Les cicatrices laissées sur la façade montrent que les balcons ont cédé nettement. En attendant le résultat des expertises, l'immeuble a été évacué, mais ses habitants ont été autorisés à aller y rechercher des affaires personnelles.

Sept étudiants et sept étudiantes, âgés de 18 à 27 ans, ont été blessés. Quatre sont "grièvement atteints", les dix autres "plus légèrement". "Beaucoup d'autres sont choqués psychologiquement", selon une source proche de l'enquête. Sept personnes avaient quitté l'hôpital en début d'après-midi. 

"On n'était pas là au moment de l'accident, mais, quand on est revenus, on a été pris en charge psychologiquement", ainsi que pour les questions pratiques de relogement,
a déclaré une jeune femme de l'immeuble. Le Samu et 70 sapeurs-pompiers ont été mobilisés, avec notamment la cellule sauvetage déblaiement de Saumur. Une cellule d'urgence médico-psychologique a été mise en place.

Ce n'est pas le premier accident de ce type en France, mais les précédents n'avaient pas fait autant de victimes. En juillet 2013, une octogénaire était morte dans l'effondrement du balcon d'un chalet à Mandray (Vosges) lors d'une réunion de famille. En Ile-de-France, en 2007, plusieurs balcons d'un immeuble d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) s'étaient effondrés, sans faire de blessé. La même année, deux femmes avaient été grièvement blessées après avoir été entraînées dans la chute du balcon sur lequel elles se trouvaient, à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).

À l'étranger, notamment aux États-Unis, plusieurs drames similaires ont eu lieu : l'un a coûté la vie à six étudiants irlandais, en 2015, à Berkeley en Californie, et un autre avait fait 13 morts et 57 blessés en 2003 à Chicago.

Avec AFP



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