Lundi 29 juillet vers 1h50, le système de surveillance de la poche du glacier de Tête Rousse s'est déclenché, les sirènes ont hurlé. En contrebas, près de 800 personnes ont été évacuées. Finalement, c'était une fausse alerte.
La nuit de dimanche à lundi a été longue en Haute-Savoie. Les pompiers sont intervenus près de 35 fois à cause des forts orages avec des caves inondées, des arbres arrachés...
Une opération d'importance a aussi préoccupé les secours à Saint-Gervais, la cité en-dessous du glacier de Tête Rousse. La poche d'eau du glacier a "sonné l'alerte". Dans le pire des scénarios, on sait que cette poche d'eau pourrait se crever et provoquer une "lave" torrentielle avec de l'eau mais aussi et surtout des rochers, des troncs destructeurs.
En 1892, près de 200 personnes sont mortes à Saint-Gervais, à cause d'une telle coulée. Il y a cinq ans, les Contamines ont aussi été inondées par un torrent qui avait transporté des matériaux importants mais sans engendrer de victimes.
Depuis 2010, un système de surveillance du glacier a été mis en place. Des câbles ont été tendus dans le couloir de Tête Rousse. En cas de poche crevée, les câbles cèdent et les sirènes se déclenchent.
C'est ce qui s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi vers 1h50. L'alarme a retenti dans les zones concernées, Le Fayet ou encore Domancy. Près de 800 personnes sont sorties de chez elles pour se rendre à des points de rassemblement sous la pluie battante. Ils sont restés près de quatre heure loin de leur domicile.
Le préfet de la Haute-Savoie et le maire de Saint-Gervais ont décidé de déclencher le plan rouge dans la foulée avec fermeture de l'autoroute, ouverture de salles d'accueil et PC des pompiers à Saint-Gervais et Sallanches.
Sauf que... il s'agissait d'une fausse alerte. L'information aurait pu parvenir très tard à Saint-Gervais, mais elle est arrivée rapidement grâce aux deux hommes du PGHM postés au refuge de Tête Rousse. Ils ont immédiatement vérifié l'état du glacier et averti que celui-ci était intact.
Tout le travail aujourd'hui sera de déterminer pourquoi l'alarme s'est déclenchée, et surtout de la remettre en marche. En effet, l'alerte orage n'est pas levée et la ville se retrouve donc sans protection.
Les sirènes ont déjà retenti en mai dernier. Là encore sans raison. Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, craint que les habitants ne croient plus en leur système de protection et qu'ils ne réagissent plus en cas de problème.
95 pompiers et 70 gendarmes ont été mobilisés la nuit dernière sur le terrain.