"Seul l'Etablissement Français du Sang, acteur public, doit être habilité à collecter du sang en France, sans jamais déroger aux règles qui ont fait de la France un pionnier en matière d'éthique" selon Olivier Véran, député PS de l'Isère, auteur en 2013 du rapport sur la filière sang.
"Je comprends l'inquiétude qui se fait jour chez les bénévoles et chez les milliers de salariés de l'EFS", déclare, ce mardi 3 février, Olivier Véran dans un communiqué. Le député socialiste rappelle qu'il avait en 2013, dans le rapport qui lui avait été commandé par le premier ministre sur la filière sang, formulé des propositions pour défendre la spécificité de la France dans ce domaine: "la distribution du sang et de ses dérivés obéit à une demande, souvent d'extrême urgence, mais face à laquelle il n'existe pas une offre, mais un don. Ce don répond qui plus est aux principes d'anonymat, de volontariat et de gratuité."
Mais depuis, "les digues ont cédé et le marché s'est mondialisé". Suite à une décision de la cour de justice européenne, la France vient en effet de reconnaître le plasma modifié par la technique solvant détergent (SD) comme un médicament, brisant ainsi le monopole de l'Etablissement Français du Sang. Les entreprises privées sont désormais autorisées à vendre des produits dérivés du sang. L'établissement public, créé en 1998 après le scandale de l'affaire du sang contaminé, disposait jusqu'à présent du monopole de la collecte de sang, de plaquettes et de plasma, ainsi que celui de la commercialisation de produits sanguins peu transformés.
Olivier Véran s'insurge et réaffirme: "La France doit se donner les moyens de faire respecter l’organisation éthique arrêtée dans son code de la santé publique. Le parlement a voté en 2013 une exonération de contribution fiscale pour les laboratoires respectant ces principes. Un label apposé sur les produits sanguins éthiques a également été voté à l'unanimité."