Les producteurs et les industirels du lait se sont réunis ce mercredi 10 août à Grenoble. L'occasion d'aborder la question du prix du lait, qui dépend d'un marché instable et de la grande distribution.
Difficile de tenir bon, pour les exploitations agricoles familiales, et plus particulièrement dans l'industrie laitière. Alexandre Millon, qui s'est associé à ses parents à la tête de l'exploitation de la famille, s'en est bien aperçu. La production a augmenté, mais le chiffre d'affaire n'a pas changé car les prix ne dépendent pas d'eux.
"Notre prix de base, c’est 270 euros les 1000 litres, compte Elodie Millon, la petite sœur qui les a rejoints cette année, contre "305 euros les 1000 litres" en 2015". Et ils ne peuvent rien faire pour contester ces prix. "Ils nous mettent ce prix-là, explique-t-elle. Le mois de juillet ils nous ont dit que c’était 270 euros, le mois d’août aussi, et c'est terminé. Par contre, les industriels discutent avec la grande distribution pour leurs produits."
Reportage de Maxence Régnault et Fabrice Liégard.
Un système que beaucoup d'exploitants trouvent injuste, au point qu'une rencontre a été organisée à Grenoble entre les producteurs et les industriels, afin de régler leurs différends. Car pour la famille Millon, il est impensable de changer leur modèle, qui correspond au modèle français. "A l’étranger c’est plus style industriel en fait, constate Alexandre. On a des ouvriers et un directeur. Le système français est plus familal, avec des vaches en plein air."
Mais les négociations devraient se poursuivre pour que les prix soient mieux évalués.
Sujet de Maxence Régnault et Fabrice Liégard.
D'où vient ce conflit?
La filière laitière avait dû changer en profondeur après l'instauration des quotas laitiers en 1984. Lorsque ceux-ci ont été levés, en 2015, le fonctionnement des producteurs et des entreprises en ont été bouleversés. La production a explosé, et avec elle les prix ont fortement augmenté.A cause des marchés instables et du contexte économique difficile, le secteur peine à investir et à créer de l'emploi. Le nombre d'exploitations produisant de lait de vache est passé de 947 à moins de 600 depuis 2007. La rencontre de ce mercredi visait justement à réguler et d'encadrer les prix et de mettre fin à la guerre des prix que se livrent les grands distributeurs et qui se répercute sur les producteurs.