Le procès en appel de Kafa Kachour, épouse de Saleh Bachir, ex chef de cabinet de l'ancien dictateur libyen Kadhafi, s'est déroulé le 28 mars devant la Cour d'appel de Lyon. Une audience à laquelle elle n'a pas assisté.
Ce procès, qui devait initialement se tenir le 19 décembre, avait été renvoyé en raison de l'absence de la prévenue à l'audience et la cour avait "ordonné sa comparution personnelle". La Franco-Libanaise de 57 ans s'est à nouveau défaussée, expliquant dans une lettre à la cour, dénuée de certificat médical, qu'elle était "malade" et "dans l'incapacité physique de pouvoir se présenter" à l'audience. L'avocate générale a demandé une "confirmation du jugement" de première instance, et a réclamé une "aggravation de l'amende" portée à "au moins 100 000 euros". Dénonçant une "instruction à charge", l'avocat de Kafa Kachour, Me Ceccaldi, a plaidé l'acquittement de sa cliente. La cour a mis son jugement en délibéré au 16 mai prochain.
Rappels - Kafa Kachour avait été condamnée en première instance pour avoir employé quatre ressortissants Tanzaniens, âgés de 33 à 53 ans, "dans des conditions de travail et de vie indignes". Deux soeurs quadragénaires et un couple de trentenaires, embauchés en Libye et privés la plupart du temps de leurs passeports. L'épouse du dignitaire libyen a été jugée pour "soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine", "travail dissimulé", "aide au séjour irrégulier et emplois d'étrangers démunis de titres de travail". Pour ces faits d'esclavage domestique, le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse avait condamné la quinquagénaire le 25 avril 2012 à deux ans de prison avec sursis et 70 000 euros d'amende. Elle avait fait appel de sa condamnation.
Les faits s'étaient déroulés dans sa luxueuse villa de Prévessin-Moëns, dans l'Ain. Pour France 3 Rhône-Alpes, B.Tardy et M.Boudet ont retrouvé l'une des employés. Aujourd'hui libre, Grace Zombe livre son témoignage...