La cour d'assises des mineurs est allée en deçà des réquisitions: 15 ans de prison au lieu des 20 demandés par l'avocat général contre l'homme qui a tué le petit Amar d'un coup de fusil à pompe en décembre 2009 à Lyon
En effet, elle n'a pas retenu l'assassinat mais des coups et blessures mortels sans intention de donner la mort. Pourtant le coup, dont il est ici question, c'est la balle qui a fauché le petit garçon de 12 ans parti s'acheter des bonbons. La famille d'Amar était totalement effondrée à la sortie du tribunal.
Le verdict est tombée mercredi 12 juin, l'auteur de la fusillade,Abdelkader Charef, 23 ans, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs du Rhône, elle a acquitté son coaccusé poursuivi des mêmes chefs.
Après plus de six heures de délibération concluant un procès à huis-clos de sept
jours, la cour a décidé de requalifier les chefs d'assassinat et tentative d'assassinat
à l'encontre les deux hommes, en "coups et blessures ayant entraîné la mort sans
intention de la donner" et tentative de coup mortel.
Dans son réquisitoire mardi, l'avocat général Bernard Rabatel avait requis à leur
encontre vingt ans de réclusion.
Le magistrat avait par ailleurs requis respectivement 15 et 10 ans de réclusion
contre deux autres accusés, le dernier n'ayant que 17 ans à l'époque. La cour a
infligé aux deux hommes présents dans le véhicule lors de la fusillade, huit et
cinq ans de prison, requalifiant notamment les poursuites en complicité de coups
mortels.
Le dimanche 14 décembre 2009, vers 17H30, le jeune Amar avait été mortellement blessé par un tir de fusil à pompe, alors qu'il allait acheter des bonbons à la boulangerie de sa cité dans le huitième arrondissement de Lyon. Il était décédé durant son transfert à l'hôpital.
La fusillade était partie d'une altercation entre jeunes, quelques heures plus tôt. En début d'après-midi deux adolescentes originaires de Bron, une commune voisine, avaient été importunées par un groupe de garçons alors qu'elles venaient acheter des cigarettes dans un bureau de tabac de cette cité.
Trois expéditions punitives s'en étaient suivies en deux heures. D'abord à mains nues, puis avec des bâtons et enfin avec des armes. Deux tireurs, visages dissimulés et armés d'un fusil à pompe et d'une kalachnikov,
avaient ouvert le feu depuis leur voiture sur un groupe de jeunes à proximité d'un petit centre commercial de ce quartier sensible. Plusieurs dizaines d'impacts de balles avaient été retrouvés par les enquêteurs,
notamment dans les vitrines de commerces, témoignant de la violence de la fusillade pour laquelle deux armes avaient été utilisées.