D'après l'enquête du Parquet de Privas, l'octogénaire hospitalisée à Saint-Vallier début juin est décédée d'une cause naturelle, d'origine infectieuse. La boîte de Furosémide retrouvée à son domicile contenait seulement des comprimés de diurétique.
La mort, le 4 juin, de cette Ardéchoise de 87 ans avait paru suspecte dans un premier temps car la personne avait pris du Furosémide avant son hospitalisation.
La boîte appartenait au lot retiré de la circulation par le laboratoire pharmaceutique Teva, mais l'expertise des cachets restants a déterminé qu'il s'agissait de molécules de diurétique, à l'exclusion de tout somnifère.
La famille de l'octogénaire, habitante de Plats, près de Tournon-sur-Rhône, avait porté plainte. Le procureur de Privas a classé le dossier sans suite.
Fin de l'alerte au Furosémide
Le patron de l'Agence du médicament a annoncé jeudi la "fin de l'alerte" sur le diurétique après le retrait de toutes les boîtes, mais le mystère reste entier sur la présence de somnifère dans une boîte constatée par un pharmacien.
Ceux qui auraient conservé chez eux par négligence ou ignorance des boîtes de Furosémide fabriquées par Teva sont toujours priés de ne pas les consommer et de les rapporter à leur pharmacien.
Et pour l'instant, il n'y a plus de Furosémide Teva qui circule et aucune production n'est relancée tant que la cause de cette substitution n'a pas été élucidée
Cette "fin d'alerte" ne signifie pas non plus que le laboratoire israélien Teva, spécialiste des médicaments génériques, va cesser de passer au crible toutes les boîtes des deux lots incriminés (Y175 et Y176). Ce travail de fourmi, fait manuellement et sous contrôle d'huissiers au site de Teva à Sens dans l'Yonne, n'a pour l'instant porté que sur une faible part des 190.000 boîtes des deux lots suspects.
Aucun "comprimé suspect" n'a été retrouvé lors des vérifications sur les boîtes rendues.
Les conditions dans lesquelles l'alerte avait été lancée, le 7 juin, ont été progressivement clarifiées par le fabricant et par l'Agence du médicament, mais sans explication convaincante sur la présence de deux somnifères Zopiclone de Teva dans une boîte de Furosémide du même génériqueur.
A la suite d'un défaut détecté par un patient qui avait trouvé un comprimé différent (de Zopiclone Teva) dans une boîte de Furosémide Teva 40mg, le pharmacien à l'origine du signalement a procédé à l'extraction des comprimés des boîtes rapportées par le patient. Il a trouvé un second comprimé de Zopiclone Teva dans un blister du lot Y176.
L'alerte sanitaire a pris de l'ampleur après l'annonce du décès de plusieurs personnes âgées sous Furosémide, alors que la substitution de ce produit (indiqué pour l'hypertension et les oedèmes) par un somnifère peut présenter des risques sérieux pour la santé.
Plusieurs enquêtes préliminaires ont été ouvertes pour déterminer si ces décès pouvaient être liés à la prise de médicament. Pour l'instant, aucun lien ne semble avoir été établi.