L'utilisation par les députés de la réserve parlementaire pour l'année 2011 est sortie de l'opacité. Élue en juin 2012 à la place de Louis Giscard d'Estaing, la députée écologiste Danielle Auroi s'explique sur l'attribution de ces sommes aux collectivités et aux associations.
Députée écologiste de la 3ème circonscription du Puy-de-Dôme, Danielle Auroi était notre invité jeudi soir. Élue en juin 2012 face à Louis Giscard d'Estaing, Danielle Auroi vient de publier récemment un document qui précise l'utilisation de sa réserve parlementaire. Elle répondait aux questions de Pierre-Olivier Belle.
France 3 : Vous avez décidé de jouer la transparence. Pourquoi ? Avant, ce n'était pas le cas ?
Danielle Auroi : Ce n'était pas le cas bien-sûr. Mais autre chose a changé dans l'intervalle, le président de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone a décidé que tous les parlementaires bénéficieraient, si je puis dire, de la même réserve parlementaire.
130 000 euros ?
C'est de l'argent du ministère de l'intérieur que les parlementaires proposent à des projets.
Tous les parlementaires ? De l'opposition ? De la majorité ?
Tous les parlementaires, de l'opposition comme de la majorité, ont 130 000 euros. A titre d'exemple, Louis Giscard d'Estaing avait plus de 300 000 euros et François de Rugy notre actuel président avait 20 000 euros. Vous voyez bien la différence. Donc, aujourd'hui 130 000 euros pour tous. Nous, nous avons choisi d'en mutualiser une partie. Moi je dispose pour les projets locaux, si je puis dire, que de 115 000 euros. Et, par exemple, pour les projets nationaux, il n'y a pas longtemps nous avons accueilli le congrès de la Fédération France Nature Environnement c'était de l'argent de la réserve parlementaire mutualisé par les écologistes.
Justement, quels sont les critères de vos choix ? La proximité politique ?
Non ! C'est donné à tout le monde. C'est d'abord un choix géographique. Il y a douze cantons dans la circonscription. il faut que tous les cantons s'y retrouvent. Une partie pour les communes à condition qu'il y ait un projet. Nous n'avons pas vocation à faire de la voirie avec la réserve parlementaire.
Et pourtant c'est ce qu'on a vu, de la voirie, des façades. On a l'impression parfois que cet argent servait un petit peu à distribuer, à organiser en fait légalement le clientélisme. Et les écologistes ne l'ont pas dénoncé pourtant ça fait un moment que vous étiez au parlement.
Oh ! Je vous rappelle qu'il y avait trois parlementaires écologistes dans le précédent mandat, que justement ces trois parlementaires ont sans arrêt au contraire dénoncé la réserve parlementaire. Moi je fais partie des gens qui ont même demandé qu'elle n'existe plus et que le ministère de l'intérieur gère directement cet argent. Comme ça n'a pas été le cas, je joue la transparence, comme mes collègues d'ailleurs, en disant ce que je fais pour les communes avec des critères c'est-à-dire que ce soit des projets, de la réhabilitation thermique éventuellement, on sait bien le rôle que ça joue actuellement. Et pour les associations, la même chose. Des projets ou des événements précis. Nous avons fait une petite liste qui est donnée à tous ceux qui la demandent. Elle est disponible sur mon blog.
En 2011 on connaît les chiffres aujourd'hui...
En 2011 je n'étais pas députée.
Vous n'étiez pas députée certes mais on quand distribue des centaines de milliers d'euros, ce sont des pratiques qu'il faut oublier ?
Ce sont des pratiques, en tout cas, qu'il ne faut plus avoir. De ce point de vue le fait que tous les parlementaires, tous les députés en fait, les sénateurs ce n'est pas pareil, aient la même somme, c'est déjà un premier pas.
