Renaud Lavillenie manque l'or, Valentin Lavillenie rate son saut à 5 mètres 50. Ce lundi n'était pas celui des Lavillenie aux championnats du monde d'athlétisme à Moscou. Si l'un s'effondre après sa performance, l'autre relative et met en avant son palmarès.
Il n’avait pas imaginé que ce serait aussi compliqué. Pour ses premiers championnats du monde d’athlétisme qui se déroulent à Moscou jusqu’au 18 août, Valentin Lavillenie pensait faire mieux. Beaucoup mieux qu’échouer à la première barre des 5 mètres 50. Alors, quand il se retrouve devant les caméras des journalistes, il tente de garder le sourire, ravale des sanglots, mais finalement craque. La pression est trop forte, la déception si grande… Voici quelques extraits de l’interview qu’il a accordé.
Valentin Lavillenie : « Il ne s’est pas passé grand chose, j’étais au top, en forme mais j’ai voulu commencer à 5 mètres 50, c’est haut. Et à cette hauteur, tu n’as pas le droit à l’erreur, en plus ici, il y a le gratin mondial. C’est bête, ça m’aurait décomplexé… (…).
J’ai été en finale du monde, ce n’est pas rien, ça me servira pour le futur. Mais j’ai beaucoup de regrets car j’ambitionnais de faire plus, je voulais passer en finale, j’y suis arrivé en finale, mais après, j’ai échoué… Je suis en finale c’est tout…" dit-il, les sanglots dans sa voix sur ces derniers mots.
Quand un journaliste enchaîne et lui demande que cette finale aurait dû être une fête et que de passer au travers doit être terrible,
Valentin Lavillenie s’effondre en larmes. Mais après quelques secondes, il se ressaisit, la voix serrée : « J’avais à cœur de faire mieux, prendre du plaisir, sauter.
Il ne me manque rien, je me suis confronté au meilleur, ça fait mal… Voilà…
Je sais que je vais rebondir… C’est le début d’une longue carrière je l’espère".
Quand à son frère, Renaud, il visait l’or. Il repart de Moscou avec de l’argent. Une déception pour son public, sa famille, mais l’athlète relative. Ils sont pas nombreux à avoir un palmarès fourni comme le sien avance-t-il. Face aux journalistes, le perchiste ne se démonte pas et garde la tête haute. A croire que cette défaite considérée ainsi pour ceux qui l’interview ne semble pas être vécu de la sorte par l’athlète.
Renaud Lavillenie : « Il y a beaucoup de frustration mais aussi de satisfaction car ce n’était pas gagné d’avance. J’ai eu du mal à trouver mes marques. Pour moi, ça a été difficile de partir dans le couloir 3. J’ai d’ailleurs un gros goût d’amertume de partir au couloir n°3. En plus, le stade était à moitié vide, il manque quelque chose de haut niveau dans ces championnats (…).
Je finis à la même hauteur que le premier, je ne suis pas si mauvais que ça, il ne me manque que des petits détails, des repères que je n’ai jamais réussi a trouver (…). C’est quand même une 3ème médaille aux championnats du Monde. Ils ne sont pas beaucoup de perchistes à en dire autant (…).
En fait, je n’avais qu’une impatience : celle de trouver ma course, mon saut. Mais je ne l’ai jamais trouvé. Et ce n’est pas un problème de mental, de sensation. J’aurais pu aussi repartir chez moi avec rien du tout. C’était difficile (…).
J’ai fait une grosse saison en 2012, c’est ma première saison post olympique et tout le monde dit que ce n’est jamais facile. En plus, il y a eu un changement d’environnement, un changement d’entraîneur. Mais je reste quand même à un bon niveau, d’ailleurs, je rate 5m96 ! C’est quand même pas rien ! (…)
Je ne peux pas être entièrement content mais pas non plus entièrement déçu. Du reste, j’aurais pu sauter plus haut, mes sauts l’ont d’ailleurs prouvé que je pouvais sauter plus haut, mais c’est jamais gagner d’avance (…).
Valentin ?... Je l’avais prévenu que c’était dur, que ce n’était pas gagné d’avance! C’est frustrant pour lui, il ne passe pas de barre, mais ce n’est pas mal (…).