La Formule E, une monoplace 100% électrique, souhaitée et conçue en partie par des Français, a été dévoilée mardi matin au Salon de l'Auto de Francfort, un an avant le Championnat du monde, labellisé FIA, qui sera disputé dans une dizaine de grandes villes du monde.
C'est le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Jean Todt, qui a eu l'honneur de lever le voile sur la Spark Renault SRT-01E, conçue en moins d'un an par Spark Racing Technology, une "joint-venture" franco-britannique, équipée d'un propulseur électrique imaginé par Renault et McLaren, ainsi que de pneus Michelin tous-temps.
"Je tiens à féliciter tous les partenaires impliqués dans la production de cette monoplace 100% électrique, c'est une réussite fantastique", a déclaré M. Todt. Il soutient ce projet depuis son origine car il répond au cahier des charges de son action, depuis 2009, pour la "mobilité durable", notamment dans les grandes villes.
"Sa technologie innovante répond aux meilleures pratiques environnementales et souligne le potentiel du Championnat de Formule E pour déclencher une révolution dans le développement de nouveaux systèmes électriques pour la mobilité, pas seulement dans le sport automobile mais aussi la vie de tous les jours", a affirmé M. Todt, ancien dirigeant de Peugeot Sport et de la Scuderia Ferrari.
"La course du futur va commencer, une course et un loisir qui aura un impact positif sur l'environnement", a annoncé Alejandro Agag, promoteur londonien de la Formule E. "Ce que nous voulons, grâce à cette compétition, c'est avoir plus de voitures électriques dans les rues des villes du monde entier", a-t-il ajouté.
Pneus Michelin tous-temps
Le calendrier inaugural de ce championnat "zéro émission" passera par Berlin, Londres, Rome, Los Angeles, Miami, Pékin, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Bangkok et Putrajaya (Malaisie), de septembre 2014 à juin 2015, avec des courses d'une heure et un changement de voiture à mi-course, pour 20 pilotes et 10 écuries.
Spark Technology, dirigée par le Français Frédéric Vasseur, a mis toutes les chances de son côté en demandant aussi aux Italiens de Dallara de dessiner le châssis en carbone et en aluminium, à McLaren de fournir les systèmes et boîtiers électroniques, à Williams les batteries.
Le Brésilien Luca di Grassi, 29 ans, qui a couru 18 GP de F1 en 2010 chez Virgin, sera chargé des premiers essais de la Formule E, en novembre en France. Il pourra tester à cette occasion les pneus Michelin tous-temps montés sur des jantes de 18 pouces de diamètre, comme pour les prototypes des 24 Heures du Mans.
"Cette taille permet d'améliorer l'efficacité énergétique", a expliqué mardi à Francfort Florent Ménégaux, un haut responsable de Michelin. "Dans une voiture électrique, ça se transforme en énergie supplémentaire ou en temps additionnel pendant lequel vous pouvez rouler." Quant aux pneus tous-temps, ils permettront de faire le lien avec les pneus de série car "les gens ne changent pas leurs pneus en fonction de la météo", a ajouté M. Ménégaux.