Dans l'immense majorité des cas et à la différence du football, les joueurs de rugby honorent leurs contrats jusqu'au terme, ce qui enlève aux mutations quasiment toute valeur marchande. Pour l'instant.

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"Quand un joueur signe deux ou trois ans, c'est qu'il s'engage vraiment sur cette durée" assure ainsi le directeur sportif de Clermont, Jean-Marc Lhermet. "Il n'y a pas, comme dans le foot, des histoires de placement, d'investissement autour de la valeur marchande du joueur", poursuit-il.
           
Rares sont en effet les exemples de rachat d'années de contrat. Ce fut le cas pour l'ailier Benjamin Fall, transféré de Bayonne au Racing-Métro à l'été 2010, soit deux ans avant la fin de son engagement, pour une compensation évaluée à 500 000 euros.
 
Pour un joueur en mal de temps de jeu et désireux de rebondir, une négociation à l'amiable accompagnée d'un accord financier peut également intervenir. Des considérations financières existent aussi lorsqu'un joueur ou un club rompt le pré-contrat signé avant le début de la période officielle de mutations, qui s'ouvre pour cette saison le 20 avril 2014.
           
"Si le club ne veut finalement plus du joueur, il aura une indemnité à payer qui sera généralement d'un an de salaire brut", explique l'agent sportif Laurent Quaglia. "Si le joueur change d'avis, il y aura pénalité ou une négociation entre clubs, comme ça a été le cas avec Mamuka Gorgodze", resté à Montpellier après s'être engagé avec Toulon. Mais ces indemnités restent isolées et liées à des situations spécifiques. "C'est très éloigné de la culture du rugby, la Ligue a toujours freiné des quatre fers là-dessus", ajoute l'agent.
 
La plupart des acteurs interrogés par l'AFP se sont en effet exprimé contre cette évolution, qui accoucherait d'un véritable marché de transferts. "J'y suis fermement opposé. Là on se foutrait un vrai bazar", assure le président de Bordeaux-Bègles Laurent Marti. "Ça ne collerait pas à notre sport". La tentation existerait cependant chez quelques présidents de club, explique Laurent Quaglia. "Le joueur deviendrait alors un actif, ce qui est beaucoup plus intéressant dans un bilan. Mais on n'y est pas encore", prédit-il, évoquant notamment la difficulté de concilier les transferts avec le dispositif de "salary cap" qui plafonne les revenus des joueurs. "Et puis il faudrait une volonté mondiale", souligne l'agent, "ça ne pourrait pas être un marché fermé, avec seulement la France. Il faut que les joueurs puissent circuler avec l'Angleterre, l'Afrique du Sud et les autres pays. Ce ne sera donc pas pour demain".
            

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