"La situation sociale au sein de Mory Ducros s'est très sérieusement dégradée dans la journée sur quelques sites essentiels au bon déroulement de l'entreprise", avertit le président du directoire d'Arcole Industries, André Lebrun, dans un courrier daté de mardi et adressé au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
Le résultat du blocage des sites est "une exploitation à l'arrêt quasi total sur deux régions importantes, le Nord Pas de Calais et la région lyonnaise" et "un siège dans l'incapacité de fonctionner dans la mesure où les collaborateurs ne peuvent plus accéder à leur lieu de travail", poursuit M. Lebrun."Dans ces conditions, si la situation doit rester en l'état, et notamment si la direction de l'entreprise reste paralysée, Arcole Industries sera dans l'incapacité de réitérer son offre dans le délai fixé par la procédure, soit avant ce soir minuit", avertit M. Lebrun.
Dans son offre, Arcole avait posé plusieurs conditions suspensives, notamment que les salariés s'abstiennent de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier et que l'entreprise conserve au moins 80% de son chiffre d'affaires à cette date. Il a accepté en revanche de verser 7 000 euros d'indemnités supra légales à chaque salarié licencié, ou encore de maintenir le statut social des salariés de Mory Ducros pendant deux ans.
"Il était convenu de formaliser cet accord d'ici le 28 janvier, date limite de dépôt des offres", rappelle M. Lebrun. "Les discussions menées depuis n'ont pas permis d'atteindre cet objectif. Une ultime réunion doit se tenir aujourd'hui."
Le ministère du Redressement productif a fait savoir pour sa part qu'il travaillait "très activement comme jeudi dernier à rapprocher les points de vue des organisations syndicales et des actionnaires".