Une centaine de salariés de l'entreprise SITL de Lyon - ex usine du groupe Fagor Brandt - manifeste jeudi matin, avec pour point d'arrivée du cortège le conseil régional de Rhône-Alpes. Ils souhaitent s'assurer que l'aide de 200 000 euros promise sera bien votée par l'assemblée. PHOTO & REPORTAGE
Une manifestation pour réclamer un traitement à la hauteur de l'enjeu social : c'est ce que réclament les salariés de SITL. Avec le maintien des 420 emplois, le paiement des salaires, et la possibilités pour les repreneurs de bénéficier du soutien de l'Etat et des banques, comme l'algérien Cevital, qui rachète le groupe Fagor-Brandt et qui peut compter sur 150 millions d'euros de prêt.
Il faut dire que le calendrier pour l'ex-usine lyonnaise de Fagor Brandt commence à se resserrer dangereusement. Mercredi, les syndicat de SITL, ex-usine du groupe Fagor Brandt dénonceaient des offres de reprise "incomplètes" à seulement deux semaines d'une décision du tribunal de commerce.
Des offres incomplètes
"Nous sommes très inquiets. Les quatre offres existantes sont incomplètes aux yeux de l'administrateur judiciaire. Juridiquement et officiellement parlant, il
n'y a pas d'offre valable déposée pour la reprise de SITL", a déclaré à l'AFP François Bienfait, délégué CFE-CGC, à l'issue d'un comité d'entreprise (CE).
"On a dépassé depuis lundi la date limite du dépôt des offres. On a 15 jours pour les étudier d'ici le CE du 28 avril, qui doit donner son avis", a ajouté le syndicaliste. Deux jours plus tard, le tribunal de commerce pourrait prononcer la liquidation en absence de repreneur.
Le constructeur auto Gruau sur les rangs
Plusieurs candidats s'étaient fait connaître pour reprendre cette ancienne filiale de FagorBrandt en voie de reconversion dans la production de véhicules électriques, dont le constructeur automobile Gruau et le directeur de l'usine à Gerland. Des investisseurs américains seraient également intéressés par l'activité de production d'utilitaires électriques, selon Le Progrès.
Les salariés veulent eux relancer la fabrication de lave-linge alors que 370 sur 420, qui produisaient toujours pour Fagorbrandt, sont au chômage partiel depuis octobre, la production ayant été stoppée en raison des difficultés de leur ancienne maison mère qui devait maintenir ses commandes jusqu'en 2015.
Un sauvetage de Fagor-Brandt qui laisse les lyonnais songeurs
Le sauvetage de FagorBrandt annoncé mardi a un goût d'autant plus amer: "47 millions d'euros sont prêtés par l'Etat au repreneur principal. Ils vont servir entre autres à acheter des machines à laver en Pologne, alors que l'usine de Lyon est prête à les fabriquer", a dénoncé l'intersyndicale dans un communiqué.
La Société d'Innovation et de Technologie (SITL) avait été créée en avril 2011 par l'industriel Pierre Millet. Il avait racheté l'usine au groupe FagorBrandt, branche française du fabricant espagnol d'électroménager Fagor Electrodomesticos, pour la réindustrialiser et développer de nouvelles activités -notamment la production de véhicules utilitaires 100% électriques - afin de remplacer progressivement la fabrication des lave-linge.