Le tribunal de commerce de Nanterre a en définitive privilégié l'offre de reprise française pour sauver le groupe sidérurgique "Ascometal" et la plupart de ses salariés. Ce groupe spécialisé dans les aciers spéciaux dispose de 6 usines dont une au Marais (Loire) et au Cheylas (Isère).
Le tribunal de commerce de Nanterre a choisi l'offre de reprise française, portée par l'énarque Frank Supplisson et l'industriel Guy Dollé, pour le groupe sidérurgique Ascométal. La justice a retenu l'offre qui conservait les six sites français d'Ascométal et la quasi totalité des emplois (1.820 sur près de 1.900), Les trois autres candidats ont été écartés, dont le groupe brésilien Gerdau, qui avait pourtant le soutien de l'administrateur judiciaire.
"Le tribunal a fait le choix de l'offre la mieux disante industriellement, socialement et financièrement", se sont félicités M. Supplisson et M. Dollé (ex-directeur général d'Arcelor). L'offre française avait le soutien de l'Etat et de la CGT, le premier syndicat de cette ancienne filiale d'Usinor spécialisée dans les aciers spéciaux pour l'automobile et le secteur pétrolier. L'offre retenue prévoit la levée de 230 millions d'euros de financement et peut compter sur un prêt de l'Etat de 35 millions d'euros, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Le gouvernement envisage également de faire entrer au capital la banque publique d'investissement Bpifrance.
Les trois autres offres de reprise avaient été présentées par Gerdau, un sidérurgiste brésilien, et deux fonds d'investissement américains, Apollo et Anchorage.
Les syndicats du groupe sidérurgique Ascométal se sont félicité de ce choix : "C'est un grand ouf de soulagement pour la CGT et tous les salariés d'Ascométal", a réagi le premier syndicat du groupe, qui avait soutenu cette offre. "C'est la solution qui maintient Ascométal dans son intégralité,
qui ne ferme aucun site et qui reprend 97% des emplois. Donc, on ne peut être que satisfaits de la décision du tribunal", a ajouté le délégué CGT Yann Amadoro.
La CFDT, deuxième syndicat, s'est également dite satisfaite de cette décision qui avait aussi sa faveur. "C'est le projet qu'on avait soutenu donc on est relativement contents notamment au niveau social", a déclaré à l'AFP le représentant du syndicat Cyril Brand : "Ca préserve quand même l'ensemble des sites et 97% des emplois, donc c'est quelque chose de positif pour nous".