18 années de réclusion criminelle ont donc été prononcées, vendredi 23 mai, par les assises de la Loire à l'encontre de cette secrétaire de direction de 43 ans pour l'assassinat de son patron. Une affaire sur fond de liaison clandestine,de stress et "d'ambition déçue" qui s'est nouée en 2012.
Le verdict est conforme aux réquisitions de l'avocat général Philippe Chassaigne qui avait demandé de condamner Bettina Geoffray (ex Beau) "à une peine qui ne soit pas inférieure à 18 années de réclusion criminelle", car "C'est l'histoire d'une ambition personnelle déçue", avait résumé Philippe Chassaigne.
Me David Metaxas, l'avocat de Bettina Geoffray, a estimé, après le verdict, que sa cliente était "satisfaite, car cela correspond à la gravité de ce qui s'est passé", l'accusée n'ayant jamais réfuté son crime. "Ma culpabilité est là, avec le remords et la honte. Je l'accepte et je l'assume, comme le verdict qui sera prononcé", avait-elle dit avant que la cour ne se retire pour délibérer.
Dans la soirée du 27 février 2012, l'épouse d'un chef d'entreprise de Saint-Paul-en-Jarez (Loire), Philippe Gletty, avait signalé sa disparition aux
gendarmes. Ce n'est que le 4 mars que son corps avait été découvert dans un bosquet du massif du Pilat, à quelques kilomètres du site de Princeps Alu, une PME spécialisée dans la fabrication et pose de menuiserie en aluminium et PVC qu'il dirigeait.
Quatre jours plus tard, Bettina Geoffray, assistante de direction du défunt, s'était présentée aux gendarmes pour avouer le crime, commis à l'aide d'une arme appartenant à son mari.
Philippe Gletty, était son amant occasionnel car lui aussi "multipliait les conquêtes". "Elle l'a attiré au bout d'un chemin dans un véritable guet-apens, par un rendez-vous sexuel dans la campagne. Elle enchaîne les coups de feu, c'est un véritable acharnement, son comportement n'était pas irréfléchi", avait pointé lors de son réquisitoire le ministère public, rappelant que l'accusée avait vidé son arme sur la victime.
Alors que l'accusée avait fait état, de même que ses proches, d'un important stress au travail, au début de son procès, l'avocat général a rappelé qu'aujourd'hui il n'y a aucun secteur d'activité qui n'échappe au stress dans l'entreprise".
Quant au 38.000 euros qu'elle avait détournés dans l'entreprise, des faits qui lui ont valu d'être condamnée en avril dernier à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne, Philippe Chassaigne a estimé que ces faits jetaient "une ombre sur le dossier". "Ils sont autant de trahisons répétées de la part de cette employée modèle sur-investie dans son travail", a ironisé le ministère public.