Avec la fin de l'examen de la réforme du rail à l'Assemblée, la CGT évoque un "tournant"

Après plus d'une semaine de grève, les députés ont voté des amendements destinés à rassurer la CGT-Cheminots et Sud-Rail, les deux syndicats à l'origine de conflit.

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Au neuvième jour de grève à la SNCF, la mobilisation continue de s'essouffler et une porte de sortie s'entrouvre: le patron de la CGT évoque un "tournant" après des avancées obtenues à l'Assemblée, où doit s'achever jeudi l'examen du projet de réforme ferroviaire.

Les députés ont voté mercredi soir des amendements destinés à rassurer la CGT-Cheminots et SUD-Rail, à l'origine de cette grève, la plus longue depuis 2010 à la SNCF.

l'action des cheminots "commence à payer", selon le patron de la CGT.


"Il y a effectivement des amendements qui aujourd'hui sont pris en compte", une "différence majeure" entre "ce qui était proposé" par le gouvernement et ce qui a été "voté", a déclaré jeudi matin sur RTL le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, pour qui l'action des cheminots "commence à payer".

Le mouvement va-t-il maintenant s'arrêter? "Sans doute qu'on arrive à un tournant dans la manière dont les cheminots vont s'exprimer", a-t-il estimé. Mais "les cheminots vont décider eux-mêmes" lors des assemblées générales sur tous les sites, a-t-il rappelé.

Ces déclarations ont agacé SUD-Rail, qui a appelé à la poursuite du mouvement. "Les médias, le gouvernement, la gauche, la droite, et même un responsable syndical national mettent en avant ce matin un amendement voté hier à l'Assemblée nationale pour justifier une possible fin de la grève", relève le troisième syndicat de l'entreprise.

Même amendé le projet est "loin de la revendication des grévistes" de créer "une seule entreprise publique", estime SUD-Rail.

Des "avancées significatives"

L'Unsa-Cheminots, deuxième syndicat qui n'appelait pas à la grève mais portait avec la CGT, premier syndicat, et SUD des revendications communes, a salué jeudi des "avancées significatives". 

Pour Guillaume Pepy, "il est temps de se remettre au travail": le président de la SNCF à 153 millions d'euros le coût de la grève, "un tiers de notre résultat de l'année dernière. C'est énorme", dit-il dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France.

De jour en jour, le taux de grévistes diminue. La direction a fait état jeudi de 10,48% pour l'ensemble du personnel, contre près de 28% au premier jour. Jeudi, sept trains sur dix devaient circuler en moyenne sur les grandes lignes, davantage pour les TGV Est et Nord, moins sur les liaisons Sud-Est et province-province.

Sur les lignes Intercités, le trafic reste plus dégradé, à peine supérieur à un train sur deux. Côté TER, deux trains sur trois devaient rouler en moyenne (trafic normal en Bretagne).

Manifestation de soutien aux grévistes

Pour soutenir les grévistes, les unions régionales CGT, FO et Solidaires ont appelé à manifester à la mi-journée à Paris, de Montparnasse aux Invalides, à proximité de l'Assemblée nationale, où le projet de loi est débattu depuis mardi.

Le chef de file des députés Front de Gauche André Chassaigne (PCF) a estimé que les députés avaient "beaucoup avancé la nuit dernière" et que les grévistes pouvaient considérer qu'ils n'avaient "pas fait grève pour rien".

Stabiliser la dette

Le projet du gouvernement vise à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence. La réforme regroupe dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Les deux entreprises avaient été séparées
en 1997.

Le projet prévoit une organisation complexe avec trois établissements publics, dont l'un nommé SNCF chapeautera deux filiales: "SNCF Mobilités" et "SNCF Réseau". Une "réunification de façade" qui ne résout pas la question de l'endettement, selon la CGT-Cheminots et SUD-Rail.

Pour apaiser les craintes des cheminots, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a soutenu mercredi des amendements présentés par la majorité pour prévenir un éclatement du groupe. Il s'y était engagé dans un accord signé la semaine dernière avec la CFDT et l'Unsa.

Les députés ont ainsi adopté un amendement écologiste soulignant "le caractère indissociable et solidaire" des trois entités. Ainsi qu'un amendement Front de gauche confirmant que le groupe SNCF était "l'employeur des agents et des salariés des trois Epic".

Cet amendement Front de Gauche a été qualifié de "reculade" par le député UMP Hervé Mariton, qui votera contre le texte. En revanche, l'ex-ministre UMP de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet s'est dite prête à la voter, en affirmant reconnaître "en partie" son propre projet.
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