Le 24 octobre 1984 naissait la première banque alimentaire. Aujourd'hui, il en existe 100 en France, dont l'antenne auvergnate qui a distribué l'équivalent de 3,2 millions de repas l'an passé.
Tout a commencé avec un appel lancé, en mars 1984, dans le quotidien La Croix par une religieuse du Sacré Coeur : soeur Cécile Bigo. Il s'agit de lutter contre le gaspillage et d'aider les plus démunis. Sous son impulsion, un banquier et 5 associations (Secours Catholique, Emmaüs, Armée du Salut, Entraide d'Auteuil et Entraide Protestante) créaient quelques mois plus tard la première banque alimentaire. Aujourd'hui, on en recense 100 en France et 256 en Europe.
"L'action des banques alimentaires consiste à récupérer des denrées qui seraient par ailleurs invendables, donc non commercialisables mais parfaitement consommables, et ces denrées, une fois collectées, sont redistribuées à des associations qui elles-mêmes sont en contact avec des personnes démunies", explique Christian Tschann, président de la banque alimentaire d'Auvergne, créée en 1986.
Appel aux dons...
Une structure confrontée, comme les autres, à des besoins sans cesse grandissants. En Auvergne, l'an passé, 3,2 millions de repas ont été distribués, 20.000 personnes en ont bénéficié. A l'échelle nationale, ce sont 93.000 tonnes de denrées, soit l'équivalent de 186 millions de repas remis à 5.300 associations qui ventilent les produits auprès de 1,4 millions de démunis. A l'inverse des Restos du Coeur ou du Secours Populaire, les banques alimentaires ne reçoivent aucune aide financière du grand public, mais des dons en nature de l'Union Européenne, de l'Etat, de la grande distribution, d'industries agro-alimentaires, de petits producteurs et de particuliers lors d'une grande collecte annuelle qui a lieu le dernier week-end de novembre.
Après la crise de 2008, les besoins ont explosé : + 25% en cinq ans sur l'ensemble du territoire. Et les associations cherchent toujours de nouveaux donateurs, alors que l'aide des pouvoirs publics diminue (Union Européenne et Etat) : - 10 % entre 2013 et 2014. En cause : une aide répartie non plus sur 21 pays, mais sur 28, à travers un nouveau programme : le fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD).
... et aux bonnes volontés
Les banques alimentaires recherchent aussi des bénévoles. C'est le cas en Auvergne. "Nous avons de plus en plus un besoin de professionnalisation de nos activités. Et on cherche aussi bien des chauffeurs, des préparateurs de commande que des gens qui s'occupent des approvisionnements, de la comptabilité, gestion des stocks, tout un panel de fonctions que l'on retrouve dans une petite entreprise", analyse Christian Tschann.