Un médecin de Riom-ès-Montagne, dont l'épouse a été battue dimanche 29 mars aux élections départementales, aurait cessé son activité pour se venger, affirme la mairie. Le praticien, qui dément catégoriquement, va porter plainte pour diffamation.
L'histoire commence à faire du bruit, à Riom-ès-Montagne. Selon le maire de la commune et une ancienne patiente, le docteur Daniel Robert n'aurait pas accepté la défaite de son épouse dans les urnes, dimanche dernier. Marié à Claudine Robert, candidate DVD dans le canton de Riom-ès-Montagnes, il aurait mené campagne auprès de ses patients pour les inciter à voter pour elle. Mais l'épouse du praticien n'a pas été élue lors du 2e tour, dimanche 29 mars. Le lendemain, le médecin était absent.
"Entre les deux tours, il a fait campagne, annonçant partout que si sa femme n'était pas élue, il partait. Il a quand même appelé des élus, pour leur tenir le même discours, des patients, ses collègues (...), mais on pensait que c'était un coup de bluff", affirme Cathy Duflot-Falgère, une ancienne patiente.
Le praticien, dont le cabinet est fermé depuis lundi, devait prendre sa retraite en juin prochain.
"Jeudi dernier, il m'a appelé vers 20 h 30, pour me dire que si sa femme n'était pas élue, il avait préparé un courrier qu'il enverrait à l'ordre des médecins pour leur dire qu'il arrêtait d'exercer", déclare de son côté François Boisset, le maire de Riom-es-Montagne.
L'élu cantalien cherche depuis quelques mois, à attirer de nouveaux généralistes dans cette commune de 2.800 habitants.
"Ca tombe très mal, on se retrouve avec seulement deux médecins pour tout le territoire. On a un médecin roumain qui devrait s'installer mais ce n'est pas encore fait et on aurait eu bien besoin de lui pour l'aider à mettre le pied à l'étrier", a-t-il ajouté.
De la diffamation ?
Le médecin, que nous avons joint par téléphone, dément catégoriquement. "Tous les propos qui ont été rapportés sont mensongers, c'est une cabale dont j'ignore la raison", réagit-il. Daniel Robert va déposer plainte pour diffamation, par le biais de son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie."Jamais je n'ai menacé de quoi que ce soit si on ne votait pas pour mon épouse", poursuit-il.
S'il n'a pas repris le travail lundi, explique-t-il, c'est pour des raisons "d'épuisement professionnel". "Vendredi, j'ai consulté un médecin qui m'a prescrit un arrêt de travail et un certificat médical mentionnant un état d'épuisement professionnel lequel a été transmis au président du conseil de l'ordre des médecins du Cantal". Le praticien affirme également que la continuïté des soins n'est pas menacée puisqu'il est installé dans une maison de santé pluridisciplinaire avec d'autres confrères et que le médecin roumain arrive le 10 avril.