Après l'accident d'un jeune homme de 21 ans lors d'une partie d'airsoft (guerre simulée) dans l'ancien centre médical Rocheplane, les autorités avouent leur impuissance sur la question de la surveillance des anciens sanatoriums. La déconstruction est toutefois en marche.
Il y a eu là trois sanatoriums dans les années 30, puis des centres médicaux spécialisés dans la convalescence et la rééducation des malades. Et puis il y a eu la menace, les risques d'avalanches. Du coup, décision a été prise de fermer définitivement ces établissements. Depuis quatre ans, les établissements hospitaliers du plateau des Petites Roches sont à l'abandon. Une pancarte barre la route aux visiteurs mais elle n'a jamais suffi à arrêter les squatteurs où les amateurs de frissons qui s'y glissent pour simuler des batailles. Un beau terrain de jeu pour la pratique de l'airsoft. Dimanche 31 août, un jeune homme y a été grièvement blessé, tombant dans une cage d'ascenseur. Un fait divers qui interroge. N'avait-on pas promis une surveillance des lieux jusqu'à la déconstruction?
"Le site a une emprise de 70.000m2 sur 20 hectares, c'est impossible à surveiller", explique Marie-Claire Bozonnet de la préfecture de l'Isère. "Entre 2008 et 2010, l'association des trois propriétaires a bien essayé de mettre en place des barrières et de faire surveiller avec des gardiens, c'était impossible, alors ils ont abandonné", ajoute-t-elle. La seule solution, c'est donc la déconstruction qui serait en cours.
Interview
Le fonds de prévention des risques naturels majeurs, le fonds Barnier, permet à l'Etat de racheter peu à peu les bâtiments et de gérer leur démantèlement. Coût de l'opération, 17 milions d'euros. Le Conseil général du Rhône a accepté de céder le Centre médico-chirurgical (CMC) "Les Petites-Roches" pour 1 euro symbolique. Reste à s'entendre avec les deux autres propriétaires: l'Association métallurgique et minière contre la tuberculose pour le C.M. Rocheplane et la Fondation Santé des Etudiants de France pour le dernier sanatorium. En attendant, pendant l'été, le désamiantage a déjà commencé dans le bâtiment Sud. Si tout va comme l'Etat l'imagine, les établissements auront totalement disparu du paysage en 2017.
Reportage Anne Hediard et Vincent Habran