Vendredi 19 août, le violon solo de Svetlin Roussev, accompagné de la Chambre Philarmonique, a empli l'Abbatiale Saint-Robert de la Chaise-Dieu. Une soirée spéciale "Brahms", "romantique" et enlevée sous la baguette du jeune chef Adrien Perruchon, appelé en urgence pour remplacer Emmanuel Krivine.

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Le concert promettait d'être magnifique, et il l'a été : à la fois doux, rond, souriant, mais aussi énergique, tendu et enlevé, jusqu'à cette fin en apothéose où public, orchestre, chef et violon solo ont retenu leur respiration en parfaite symbiose jusqu'à la note finale de ce concerto pour Violon en Ré Majeur... Un morceau de bravoure où Svetlin Roussev, violoniste bulgare, a brillé, les pieds bien ancrés dans le sol, son violon s'envolant et virevoltrant quant à lui vers des hauteurs magnifiques.

Car ce Concerto pour Violon a été composé en 1879 par Brahms pour l'un des très grands violonistes du XIXe siècle, Joseph Joachim. Un violoniste qui conseillera le compositeur dans la technique du violon durant la composition de son premier concerto pour violon, et sans qui la partition aurait sans doute été inéxécutable. En tous cas, vendredi soir, à l'Abbatiale Saint-Robert, l'interprétation inspirée et virtuose de Svetlin Roussev a conquis le public.

Une soirée somptueuse, donc, qui a bien failli ne pas avoir lieu. Car un changement de chef a dû être opéré à la dernière minute. Emmanuel Krivine, le directeur musical de la Chambre Philarmonique qui devait diriger ce concert, a été remplacé par Adrien Perruchon, jeune chef que les remplacements en urgence n'effraie pas.

Nous l'avons rencontré quelques minutes avant le début
du concert, à la sortie des dernières répétitions, l'oeil souriant, la démarche paisible. Ni stress ni inquiétude particulière, juste de la joie d'être là, à la Chaise-Dieu, pour assurer cette soirée, alors qu'il ne s'y attendait pas quelques semaines plus tôt : "On m’a demandé il y a quelques jours de remplacer Emmanuel Krivine. J’étais à Salzbourg, donc je suis allé acheter les partitions et j’ai commencé à me préparer tranquillement. Et puis quand il a été confirmé qu’Emmanuel Krivine était trop souffrant pour pouvoir faire le concert, je suis venu, nous avons répété quelques jours, et nous voici."

Il faut dire que remplacer le grand chef ne fait pas peur au jeune chef. Il le connaît bien, et depuis longtemps : "Je suis originaire de Haute-Savoie et l’Orchestre National de Lyon, dont il était le directeur musical à l’époque, visitait Annecy, ma ville natale, plusieurs fois par saison. Donc c’est le premier grand orchestre et le premier grand chef que j’ai eu la chance d’écouter quand j’étais enfant et tout jeune musicien. Après, je l’ai rencontré en vrai quand j’ai participé à l’Orchestre Français des Jeunes dont il était le directeur musical, et je l’ai retrouvé comme chef invité au Philarmonique de Radio-France dans lequel j’ai joué pendant 12 ans, et aussi à la Chambre Philarmonique qui est un orchestre que je connais pour avoir déjà joué avec eux plusieurs fois en tant que timbalier."

Plusieurs fois en tant que timbalier, mais c'est une première en tant que chef. Aucun problème pour Adrien Perruchon, qui n'a pas peur des défis : "Pour ce concert, j’ai beaucoup bénéficié du travail d’Emmanuel Krivine sur l’identité sonore et la personnalité de l’orchestre puisque c’est un orchestre qu’il a fondé de toutes pièces avec des musiciens qu’il a choisis, cooptés à droite et à gauche. C’est un dialogue qui se crée alors entre l’orchestre et le chef. Ici, dans cet orchestre, c’est la musique collégiale par excellence ! L’atmosphère de travail est détendue. C’est souvent le cas, dans la plupart des orchestres, mais dans ce genre d’ensemble, c’est particulièrement exacerbé."

Et cette belle entente, cette présence pour la Musique s'est vue et entendue, vendredi soir à l'Abbatiale Saint-Robert. La partition était classique et belle, l'interprétation de l'orchestre à la fois tendre et énergique, le violon solo grandiose et le chef heureux. Le public, lui, en a redemandé et serait bien resté en si bonne compagnie jusqu'au bout de la nuit.



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