A deux pas de la centrale du Bugey, un centre de formation vient d'investir 500.000 euros pour former les travailleurs du nucléaire. Le décor ressemble à ce que les salariés trouveront à l'intérieur d'une centrale.
Sur le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain, dans un Hôtel d’Entreprises, le centre « Trihom » offre 8 salles de formation. Mais surtout, un chantier-école. Les stagiaires y découvrent des sas et des salles dignes de ce qu’ils trouveront le jour où ils passeront dans la zone dite contrôlée d’une centrale. En fait, le décor est « très industriel » avec de gros tuyaux un peu partout et surtout des codes aux murs, histoire de savoir à quel point l’endroit est dangereux.
Ce jour-là, ils doivent apprendre à s’habiller et se déshabiller ! Ecrit comme ça, la mission paraît simple, mais pour éviter la radioactivité, -s’il y avait un jour un grave problème-, ces futurs travailleurs du nucléaire doivent d’abord savoir se protéger avec casque, lunettes, gants, et deux combinaisons.
Une fois leur mission accomplie dans la zone, ils doivent ensuite savoir se délester de ces vêtements potentiellement contaminés. L’opération ressemble à un jeu style "Docteur Maboul". On enlève la première combinaison en la faisant descendre le long des jambes comme un enfant, et les gants partent avec. Si ce n’est pas le cas, les ennuis commencent… Et le stagiaire de faire un peu d’acrobatie pour attraper d’autres gants et se sortir d’affaire.
Tout est en fait question d’habitude. Mais ce sont aussi parfois les habitudes qui posent problème. Ces stagiaires en ont pleinement conscience.
2.000 travailleurs du nucléaire sont appelés à passer par ce centre chaque année. Un monde en perpétuel formation. « Trihom » est une filiale d’AREVA qui compte une quinzaine de sites de ce type en France.
Reportage Franck Grassaud et Claire Cherry-Pellat