La transition énergétique prend parfois des tournures étonnantes avec des solutions inédites. Dans l'Ain, des logements seront bientôt chauffés grâce à l'énergie du CERN. Pour ses recherches, le laboratoire européen pour la physique des particules dégage de la chaleur, un bel apport en calories.
Du CERN, on connaît les effets sur la vie économique du Pays de Gex, ce coin de l'Ain frontalier avec la Suisse. On sait aussi que les anneaux des accélérateurs de particules passent quasiment sous les pieds des habitants. Mais on était loin d'imaginer qu'un jour l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire ferait monter la température du réseau de chauffage d'une commune du secteur. En l'occurence, c'est Ferney-Voltaire qui va d'abord bénéficier de quelques degrés.
Un nouveau quartier situé tout près de la frontière, non loin de l'aéroport de Genève, va profiter de ce concept innovant baptisé "boucle d'anergie". Une zone économique (ZAC) et quelque 5600 foyers seront en grande partie chauffés par les rejets des voisins : le CERN mais aussi un data center.
Les "machines" du CERN au service de la collectivité
Le CERN ne manque pas de machines, toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, où la chaleur est reine. C'est l'eau utilisée pour le refroidissement de ces outils de recherche qui va permettre de gagner en calories.
Cet eau arrive dans un échangeur à environ 30 degrés. A travers une plaque, sans contact direct, elle va faire monter la température du réseau de chauffage dont les canalisations vont ensuite courir les champs, sur 2 kilomètres, jusqu'au nouveau quartier.
Finalement, un juste retour des choses dans cet environnement, entre France et Suisse, où le CERN est un peu partout sous terre.