Un faux avocat qui avait été démasqué en pleine audience devant le tribunal de Cusset dans l’Allier en janvier 2021 a comparu jeudi devant ce même tribunal où il est aussi jugé pour des faits identiques commis dans d'autres juridictions.
Cette fois-ci, il s'est présenté avec un vrai avocat. Le 21 janvier 2021 ce sont ses erreurs et incohérences qui avaient alerté les magistrats car Sébastien Buisson n’a rien d’un ténor du barreau. Si l’habit ne fait pas le moine, la robe ne fait pas non plus l’avocat.
L'homme de 37 ans est poursuivi pour "exercice illégal de la profession d'avocat" et "escroquerie en récidive".
Jeudi 1er décembre 2022, il était convoqué à la barre. Il y parait les bras croisés, chemise à carreaux et pantalon noir. Sébastien Buisson a dit "combattre ses démons": "J'ai un sentiment de honte de me retrouver devant vous. J'ai une passion dévorante pour le droit par la lecture. Je me suis retrouvé à jouer un rôle que je n'ai pas".
"On a du mal à y croire à la passion dévorante" lui a répondu la présidente du tribunal Aurélie Mahé, avant de détailler le contenu de son casier judiciaire qui porte mention de onze condamnations: vol, contrefaçon, escroquerie, conduite sans permis, etc. "Si vous n'aviez pas été arrêté, vous auriez continué à exercer le métier d'avocat", a-t-elle lancé.
"Au vue des faits et de sa personnalité", la procureure Marine Mercier a requis un an de prison ferme et l'interdiction d'exercer une profession commerciale, industrielle, pendant 15 ans.
Son avocat Me Olivier Roquain a plaidé la relaxe sur le fait d'escroquerie: "Quatre personnes confirment qu'il n'a pas commis cet acte pour l'argent". "Il aime ce métier d'avocat car il les a côtoyés, il s'est dit :c'est magnifique ce métier", a-t-il souligné.
Le jugement a été mis en délibéré au 22 décembre
En 2021, le comportement "atypique" de cet homme qui défendait deux victimes d'une escroquerie et avaient fait des selfies devant le tribunal judiciaire de Cusset avec ses deux clients, avait intrigué les magistrats.
Quelques rapides vérifications avaient permis de le confondre et de l'interpeller.
L'enquête a permis d'établir qu'il avait également plaidé lors d'une audience devant le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc le 18 janvier 2021 et devant celui de Toulouse le 6 janvier 2021.
Il était déjà mis en examen et sous contrôle judiciaire dans une autre affaire d'escroquerie, soupçonné d'avoir détourné près de 260.000 euros entre 2014 et 2018 au détriment de l'association caritative "Les Nez rouges, clown et artistes à l'hôpital", basée à Limoges, qu'il avait fondée et présidée.