"Nous ne demandons pas un miracle, mais une connexion digne de ce nom" : ce maire se bat pour avoir la fibre dans son village

À Charmes, petit village de l’Allier, la fibre est encore un rêve lointain. Depuis cinq ans, le maire se bat pour faire sortir la commune de l’isolement numérique. Il pousse un coup de gueule dans l'espoir de débloquer la situation.

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"Chaque jour, c’est la même question : ‘Y a-t-il de la fibre à Charmes ?’", explique Jean Durantel, la voix empreinte de frustration. Et la réponse est toujours la même : "Non, pas encore." Pourtant, la fibre passe devant la mairie, serpentant à travers les champs et s’arrêtant aux portes des deux communes voisines. Pourquoi pas Charmes ? C’est la question qui ronge le maire, et qui taraude ses habitants.

Une "commune dortoir"

Pour ce petit village de 384 habitants au cœur de l'Allier, c’est bien plus qu’un simple retard technologique : c’est un enjeu de survie. Depuis cinq ans, le maire se bat pour faire entendre la voix de son village oublié par le déploiement du réseau, alors que les promesses s’accumulent sans jamais se concrétiser. Les conséquences de ce retard sont lourdes. Pour Jean Durantel, c’est l’avenir du village qui se joue : "Les entreprises n’arrivent pas chez nous, car elles savent que l’accès à Internet est un vrai casse-tête. Et les nouveaux habitants qui cherchent à s’installer ici ? Ils préfèrent partir ailleurs, là où la fibre est déjà présente". Le maire ne cache pas son inquiétude : sans accès à la fibre, Charmes risque de devenir une "commune dortoir", sans véritable dynamique économique. Et ce n’est pas tout. "Les gens qui travaillent de chez eux, les artisans, les parents d’élèves qui ont besoin de suivre des cours en ligne... tout le monde souffre de cette absence de connexion décente", ajoute-t-il.

Mais ce qui révolte le maire, ce n’est pas seulement l’impact sur les habitants, c’est le fait que Charmes soit laissée pour compte alors que tout est prêt pour qu’elle bénéficie de la fibre. "Les réseaux passent devant notre mairie, mais ne s’arrêtent pas. Biozat, le village à 1 km, est fibré depuis 2021. Et nous, on attend toujours ".

L'ADSL : un service obsolète 

En attendant, les Charmois se contentent d’un réseau ADSL vieillissant, mal entretenu, et parfois inexistant dans certaines zones. “Un artisan du village m’a confié qu’il se levait tôt, très tôt, pour essayer de passer ses commandes en ligne, rapporte l’édile. S' il ne le fait pas à l’aube, le réseau est trop lent." Quant aux télétravailleurs, ils n’ont d’autre choix que de se tourner vers des solutions satellitaires, souvent chères et peu fiables, explique le maire. "C’est de la folie", peste Jean Durantel. "Nous ne demandons pas un miracle, mais une connexion digne de ce nom."

Cinq ans d'attente 

Pourtant, tout semblait bien parti. "Charmes était bien prévue dans le projet de déploiement de la fibre. Le réseau se déroulait autour de nous, les réunions avec les présidents de région nous laissaient entrevoir un avenir numérique brillant. Et puis, plus rien", déplore le maire. "Depuis que les travaux ont été confiés à une autre entreprise, nous n’avons plus eu aucune nouvelle." En dépit des multiples démarches auprès des autorités locales et régionales, ainsi que des opérateurs, Jean Durantel se retrouve aujourd'hui face à un mur d’indifférence. "J’ai même alerté le député de la circonscription, Nicolas Ray, l’an dernier. Mais rien n’a changé."

À l’approche de la suppression du réseau cuivre, qui supporte encore l’ADSL, la situation devient urgente. "D’ici 2030, on nous retire le cuivre, mais pour nous, Charmes, c’est déjà aujourd’hui. Que va-t'il se passer pour nous ?".

L’espoir d’un calendrier clair

Si le maire ne perd pas espoir, il réclame des réponses claires et un engagement ferme : "Nous avons besoin d’un calendrier précis. Les Charmois veulent la fibre, tout simplement." Et il insiste : "Nous ne voulons pas de solutions de substitution comme le satellite. Nous avons droit à la fibre, comme nos voisins. C’est une question de logique."

Le maire annonce qu’une pétition sera bientôt lancée pour alerter tous les services concernés.

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