En octobre dernier, d'importantes inondations ont touché la Loire et l'Ardèche, notamment la commune de Limony. Trois mois après, la reconstruction est lente pour les habitants.
L'endroit est symbolique : à l'occasion de ses voeux, le Département de l'Ardèche a choisi la commune de Limony. Tout un symbole, alors que ses habitants étaient, en octobre dernier, en proie à d'importantes inondations.
Trois mois après, le Limony a retrouvé son lit, mais les habitants pansent encore leurs plaies. "J’avais un hectare de cerisiers qui ont disparu. Il y avait un poulailler, un bâtiment, et il n’y a plus rien. On ne reconnaît plus rien, il faudra refaire tout à neuf", souffle Éric Beauregard, agriculteur et habitant sinistré.
Sa maison a elle aussi bien souffert. Son terrain est envahi par une forte odeur de fioul : lors des intempéries, sa cuve s'est renversée et a contaminé les lieux. Tout doit être démonté et reconstruit pour respirer à nouveau. "On essaie d’enlever le mazout imbibé dans le mur et dans le crépi. Il faut se mettre dans la tête qu’on ne sera pas chez nous avant Noël alors qu’on espérait être là pour le printemps."
"Sans aide, on ne pourra pas faire face"
Chez Yves et Joëlle Carot, les engins sont également à l'oeuvre. "L'eau est montée jusqu'ici", nous montre-t-il : jusqu'à deux mètres de hauteur. Mais dans son malheur, le couple a plus de chance que la majorité des habitants. "Là on en a pour à peu près deux mois. Mais pour beaucoup de voisins, ce sera plutôt sur un an", reconnaît-elle.
Environ une quarantaine de maisons ont été déclarées inhabitables dans ce village de 850 habitants. Il a été reconnu en état de catastrophe naturelle. "C'était déjà dur pour les habitants de vivre ces catastrophes, et maintenant ils sont dans la phase de négociations et de discussions avec les assurances, et c'est loin d'être simple. Donc c'est la double peine pour eux", affirme Richard Molina, maire (SE) de Limony. Les dégâts sont estimés à 2,9 millions d'euros, indique la mairie, qui a un budget de "60 000 à 70 000 en investissement par an. Sans aide, on ne pourra pas faire face à tout ce qu'il faut reconstruire", conclut le maire.