Il y a 10 jours un intense épisode de gel mettait à mal nombre de cultures. Les dégâts sont tels que le 17 avril Jean Castex a annoncé le déblocage d'une enveloppe d'1 milliard d'euros pour compenser les pertes de récoltes. Ce plan d'urgence sera-t-il suffisant pour aider les agriculteurs?
Les agriculteurs et arboriculteurs de l'Ardéche ont été particulièrement touchés par l'intense épisode de gel survenu le 8 avril dernier. Les températures négatives ont anéantis les espoirs de récoltes. Le gel a détruit les bourgeons mais a mis à mal la plupart des cerisiers ou abricotiers en fleurs.
A Orgnac l'Aven, Christelle Cesana a tout perdu en une nuit à cause du gel. Ses récoltes d'abricots et de cerises sont perdues. La Présidente de la FDSEA de l'Ardèche a rencontré le premier Ministre Jean Castex, en visite dans le département le week-end dernier. La réponse financière d'un milliard d'euros pour venir en aide aux sinistrés est plutôt satisfaisante : "On se félicite d'avoir été entendus, d'avoir pu obtenir une année blanche de cotisations, des aides rapides qui paraissent conséquentes. Et la viticulture n'a pas été oubliée... l'augmentation du seuil des calamités agricoles. Tout cela faisait partie de nos demandes", explique Christelle Cesana.
L'aide sera-t-elle suffisante ? "J'aimerais mais tous les jours on constate des dégâts importants. C'est encore un peu tôt, il nous faut une semaine à dix jours pour faire le bilan des dégâts et chiffrer tout ça," explique Christelle Cesana. En Ardèche, 80% des arboriculteurs sont touchés pour une perte estimée à 40 millions d'euros.
"Un épisode de gel noir"
Les récoltes des fruits d'été ne sont pas les seules concernées. Ainsi, à Saint-Julien-du-Serre, Cédric Mathon ne récoltera rien de sa production de kiwis bio à l'automne. "Depuis que je suis agriculteur, c'est la première fois que ça arrive, un gel aussi fort !" explique-t-il. "C'était un gel noir avec du vent. On a eu beau lutter contre ce gel, ça n'a pas marché". L'arboriculteur va devoir continuer à s'occuper de ses arbres et de ses parcelles pour ne pas compromettre la suite. C'est un investissement à perte. Alors, pour Cédric Mathon, les aides seront appréciables.
Pour Confédération Paysanne, qui salue la réactivité du gouvernement, c'est "tout le travail" doit aussi être payé. A savoir :"le travail qui a été fait, le travail qui reste à faire, le travail qui a été perdu plus tous les dégâts annexes. Pour les kiwis par exemple, c'est la bactériose qui risque de se développer à cause des aspersions de nuit"; explique Pierre-Yves Maret, co-porte-parole Confédération Paysanne de l'Ardèche. "Il faut penser à tout le monde, que toutes les fermes soient indemnisées", précise-t-il.
Autre conséquence difficilement quantifiable aujourd'hui, les saisonniers agricoles qui seront nombreux à ne pas avoir de travail cette année.