Un salarié d'EDF a été contaminé lors d'une récente opération de maintenance à la centrale de Cruas, en Ardèche, a-t-on appris ce samedi 4 septembre 2021 auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire. Son exposition radiologique a été supérieure à la limite réglementaire annuelle.
Le 24 août 2021, un incident s'est produit à la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche : un salarié d'EDF a été contaminé lors d'une récente opération de maintenance, a-t-on appris ce week-end.
Que sait-on de l'incident ?
Deux intervenants vérifiaient, dans le bâtiment du réacteur 2, l'étanchéité des alimentations d'air de robinets pneumatiques. "Cette activité consistait à pulvériser un aérosol permettant de détecter une éventuelle fuite sur les liaisons de ces robinets avec le circuit d’air comprimé de régulation (SAR)," indique l'ASN dans son rapport d'incident daté du 2 septembre 2021.
Lors du contrôle réalisé à la sortie de zone contrôlée, une contamination a été détectée dans la zone « épaule - tête » d’un des intervenants. "L’agent a été immédiatement pris en charge par le service médical, qui a localisé la particule radioactive à l’origine de cette contamination au niveau de la nuque. La particule a été retirée," précise l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'exposition radiologique de l'agent a cependant été supérieure à la limite réglementaire annuelle fixée pour chaque centimètre carré de peau, "sans conséquence pour la santé du salarié" selon EDF, cité par le quotidien régional Le Dauphiné.
Quelles conséquences pour la santé du salarié ?
Le salarié concerné n'a pas été arrêté et poursuit son activité à la centrale, mais il ne pourra pas revenir en zone nucléaire avant un an, a précisé ce samedi 4 septembre un représentant d'EDF. Il bénéficiera "d'un suivi médical par la médecine du travail, complémentaire au suivi classique des personnes intervenant en zone contrôlée", a indiqué ce représentant.
"Pour les travailleurs susceptibles d’être exposés aux rayonnements ionisants lors de leur activité professionnelle, les limites réglementaires annuelles de doses sont, pour douze mois consécutifs, de 20 millisieverts pour le corps entier et de 500 millisieverts pour une surface de 1 cm2 de peau," explique l'ASN dans son communiqué.
Un rapport attendu sous 2 mois
EDF et l'ASN ont indiqué que l'origine de la contamination n'était pas connue. "Malgré les investigations menées sur le parcours suivi par l'intervenant, les zones ou les points de contamination qui ont pu être à l'origine de cette contamination n'ont pas pu être déterminés", a indiqué l'ASN. Un rapport d'analyse de l'incident est attendu sous deux mois. Le gendarme du nucléaire a cependant classé l'incident au niveau 2 de l'échelle de gravité Ines, qui va jusqu'à 7. Un cas suffisement rare pour être souligné- seulement quelques cas interviennent chaque année.
Selon France Info qui a évoqué l'affaire samedi, cet incident de contamination est le quatrième depuis fin juillet en France. Les précédents ont eu lieu à Cattenom (Moselle), Fessenheim (Haut-Rhin) et Saint-Laurent des Eaux (Loir-et-Cher), "moins graves" que celui de Cruas-Meysse selon la radio.
Chaque année, l'Autorité de sûreté nucléaire publie un rapport sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France.