Privées d'obsèques en bonne et due forme pour des raisons sanitaires, les familles qui ont perdu un proche pendant le confinement pourront ouvrir des registres de condoléances au Teil, à Bourg-Saint-Andéol, Viviers et Saint-Just d'Ardèche. C'est ce que proposent 2 établissements de pompes funèbres.
A la souffrance de perdre un proche, s'est ajoutée celle de ne pouvoir lui rendre un dernier hommage, entouré de ses proches. Pendant le confinement, les règles sanitaires interdisaient les funérailles à plus de 20 personnes et les registres de condoléances.
Pour y remédier, David Combet, gérant des établissements de pompes funèbres Teilloises au Teil et Combet à Bourg-Saint-Andéol propose désormais des registres de condoléances pour les personnes décédées pendant le confinement.
En première ligne les pompes funèbres ont dû s'adapter et faire face au désarroi des proches. "Ça a été très dur, surtout lorsqu'il fallait annoncer aux familles qu'il n'y aurait pas de cérémonie et des rassemblements réduits au minimum. Mais la familles comprenaient l'enjeu."
Rendre un peu d'humanité
Parmi les personnes décédées, celles suspectées d'être atteintes du Covid 19 n'ont pas pu être vues par leur famille. "Le cercueil était fermé avant la sortie de l'établissement, c'était une situation catastrophique" témoigne David Combet.
Dès les premières obsèques fin mars, David Combet et ses collègues, soucieux de remettre un peu d'humanité, souhaitent proposer des registres à l'issue du confinement. Tous ceux qui n'ont pas pu se déplacer au moment des funérailles pourront dorénavant avoir "l'opportunité de rendre hommage".
Parmi les 63 familles de défunts qu'il a accompagnées durant cette période, 50 ont accepté. D'autres prévoient de faire une cérémonie.
Les registres seront ouverts dès la fin de semaine pour une dizaine de jours devant les chambres funéraires du Teil et de Bourg Saint-Andéol, à l'église de Viviers et à la mairie de Saint-Just d'Ardèche.
Le Dauphiné Libéré devrait également publier les avis de décès des personnes durant cette période.
Des cérémonies sans cercueil
A Montélimar, le père Lorinet de la paroisse Notre-Dame du Rhône, organise des cérémonies posthumes sans cercueil. Pendant le confinement, de petites cérémonies ont continué de se tenir dans l'Eglise. "Ça a été très difficile pour les gens, qui, dans ces moments, ont particulièrement besoin d'être entourés". Des laïcs ont poursuivi l'accompagnement des proches, souvent par téléphone. Aujourd'hui, le prêtre veut aider les familles dans leur deuil.
" Il fallait qu'on propose quelque chose de personnalisé. Nous allons faire des célébrations religieuses sans corps, ce qui compte c'est de pouvoir se rassembler".