Le parc animalier de Peaugres peut se réjouir. Il a enregistré trois naissances de guépards pour la seule année 2024. Au total, ce sont neuf guépards qui sont nés l'année dernière dans ce parc implanté en Ardèche, qui a fait de la reproduction de cette espèce l'une de ses spécialités.
Ils n'ont que quelques semaines et ils font fondre le cœur des visiteurs du parc animalier de Peaugres. Avec leur pelage tacheté, les trois guépardeaux visibles par le public ressemblent à des peluches vivantes. Curieux, facétieux et joueurs, ils ont encore cet épais collier de fourrure qui ressemble à une crinière.
La fratrie née en octobre commence à faire ses premières sorties, sous la surveillance de leur mère. Les visiteurs peuvent admirer un petit mâle et deux femelles. Si ces trois guépards nés en octobre peuvent s'ébattre à l'extérieur, les trois autres petits nés en novembre restent encore au chaud avec leur mère. La fratrie est encore sous surveillance. "Les premières semaines sont décisives", explique Line Monange, assistante-chef animalier.
Naissances exceptionnelles
"Les portées de guépards sont très fragiles, notamment les premières semaines. Là, en avoir trois fois trois, c'est super". Line Monange ne cache pas son enthousiasme. Deux portées de trois petits guépards ont vu le jour à quelques semaines d'intervalle. L'une en octobre et l'autre en novembre 2024. Une première portée est également née en janvier, dix mois auparavant. Des naissances qualifiées d'exceptionnelles par les responsables du parc.

Malgré ces neuf naissances enregistrées en une seule année, l'espèce n'en reste pas moins menacée d’extinction. Le guépard est classé "espèce vulnérable" sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce sont d'ailleurs les seules naissances de guépards enregistrées dans les parcs animaliers en France l'an dernier. Les naissances sont en effet rares en captivité.
En 2024, c'est exceptionnel, on a eu trois portées pour un total de 9 bébés, c'est vraiment incroyable. Quand on a une portée par an, on est déjà extrêmement content.
Damien BussetCo-directeur du Safari de Peaugres
La reproduction de ce félin peut donner du fil à retordre aux responsables du parc et aux soigneurs. "Le guépard est extrêmement difficile à reproduire, contrairement aux autres félidés. Il faut plusieurs enclos, plusieurs femelles, plusieurs mâles… Il faut beaucoup d'observation et mettre le mâle avec la femelle au bon moment pour optimiser les chances", explique Damien Busset.
Spécialité à Peaugres
Le parc zoologique ardéchois est fortement investi dans la conservation du guépard. À ce jour, près de 200 guépards sont nés au Safari Peaugres, le plaçant ainsi en haut du tableau des 10 parcs zoologiques européens à réussir à reproduire régulièrement cette espèce. Les premières naissances de guépards en Ardèche remontent à 1995.
Le parc animalier participe d'ailleurs au Programme européen d’élevage (EEP) des guépards. Un coordinateur envoie des recommandations et décide des transferts de spécimens. L'idée est aussi d'éviter la consanguinité. Pour obtenir un brassage génétique satisfaisant, le parc procède à des échanges de reproducteurs avec d'autres réserves. Au total, 302 guépards participent au programme européen.
Le parc compte aujourd'hui entre 15 et 20 spécimens. Les guépardeaux nés en janvier 2024 ont à présent peu de temps pour profiter de leur mère. Ils devraient quitter l'Ardèche pour participer à la sauvegarde de leur espèce. "Il y a un réel besoin de protection hors du milieu naturel. Le guépard est en voie de disparition dans la nature", indique le responsable du parc. Il n'en reste plus que 7 000 à l'état sauvage.