La start up grenobloise, a mis au point un prototype de nez électronique capable de reconnaître les odeurs. Cette première levée de fonds va lui permettre de financer sa croissance et de lancer l'industrialisation de son invention, baptisée NeOse.
« Avez-vous déjà mesuré une odeur ? (...) A moins que vous ne puissiez mesurer leurs similitudes et différences, il n'y a pas de science de l'odeur. Si vous êtes ambitieux de découvrir une nouvelle science, mesurez une odeur. » Alexander Graham Bell, 1914
Un siècle plus tard, la start up grenobloise, Aryballe Technologies, relève le défi.
Fondée en 2014, Aryballe Technologies a mis au point, en moins de deux ans, NeOSe, le premier capteur d'odeurs universel qui imite les récepteurs olfactifs humains.
Comment ça marche ?
Le dispositif portatif tient dans la main. Il aspire les odeurs via un ventilateur. Les molécules vont ensuite venir se fixer, par affinité, à la surface de nano-capteurs embarqués. Ce sont ces nano-capteurs qui imitent les récepteurs olfactifs humains. Une fois les molécules des odeurs fixées, une photo sera saisie de manière à transformer l'odeur en signature visuelle sous forme d'un code barre.Les informations collectées sont alors envoyées, grâce à une puce microélectronique, vers la base d'odeurs d'Aryballe puis analysées pour retrouver l'odeur associée à la signature visuelle.
Pour l'instant, la base, en constante progression, reconnaît 150 odeurs ... le nez humain 10.000 !
Des applications dans le domaine médicale ... mais pas seulement
En créant Aryballe en 2014, Tristan Rousselle, fondateur de PX' Therapeutics, (startup spécialisée dans la bioproduction de protéines thérapeutiques) , Delphine Pau, ex-DRH de PX' Therapeutics, Thierry Livache, Pharmacien et ex-Directeur de recherche au CEA et Sam Guilaumé, fondateur de Movea, leader des technologies de capture et d'analyse du mouvement, souhaitaient tout d'abord apporter une solution aux personnes atteintes d'anosmie. Ce trouble de l'odorat, qui touche de 1 à 2% de la population et 15% dans le segment des personnes âgées, représente un marché estimé à 1 milliard de dollars d'ici à 2020. En ce sens, la société a d'ores et déjà conclu un partenariat dans le domaine médical, notamment en vue du développement de ce dispositif d'assistance.
Toujours dans le domaine médical dans le cadre de la détection de certaines maladies associées à des odeurs caractéristiques et qui pourraient ainsi être décelées à un stade précoce.
Dans les domaines environnementaux et industriels pour la détection et la meilleure gestion des nuisances olfactives, pour la détection de polluants et composés organiques volatils ou encore dans le cadre de contrôles dans l'industrie agro-alimentaire.
Côté grand public, l'installation de capteurs d'odeurs dans un réfrigérateur permettrait de contrôler et de gérer la conservation des aliments.
« Marché du confort personnel et corporel, parfumerie, sécurité à domicile : il reste encore un grand nombre d'applications à inventer ! » Delphine Pau, co-fondatrice d'Aryballe.
Une première levée de fonds encourageante
Innovacom, société pionnière du capital-innovation européen, annonce un investissement dans la société Aryballe Technologies de 2,6 millions d'euros dans le cadre d'un premier tour de table.Une levée de fonds qui va permettre à la jeune start up innovante de poursuivre sa croissance et mettre sur le marché ses premiers produits.