Malgré ses dénégations répétées, Julien Merle a été condamné à 12 ans de réclusion pour le braquage de la bijouterie Delatour, à Saint Egrève. L'avocat général avait requis autant, mais le défenseur de l'accusé avait demandé son acquittement, malgré la place importante de l'ADN dans ce dossier.
Au terme de son procès, Julien Merle, 33 ans, a continué à nier le braquage de la bijouterie et la prise d'otage du directeur et de sa famille qui avait précédé. "Je n'ai rien à voir avec cette histoire et je compatis avec les victimes", a-t-il déclaré. Pourtant, ce sont bien ses traces ADN qui ont été retrouvées sur des objets qui avaient servi à l'agression. L'accusé a affirmé qu'il les avait prêtés à Karim Boudouda, le braqueur tué à La Villeneuve, deux mois après l'agression de Saint-Egrève. Un alibi qualifié "d'écran de fumée" par l'avocat général. Le défenseur de Julien Merle a, lui, joué sur la présence de trois autres profils génétiques, différents de celui de l'accusé, sur la scène de crime.
De son côté, le directeur de la bijouterie n'a pas été convaincu une seule seconde pas la démonstration de Julien Merle.
Julien Merle, au passé judiciaire chargé, s'est retrouvé seul dans le box des accusés, alors qu'il y avait trois malfaiteurs au moment du braquage. "C'est ces deux là qui m'inquiètent, je voudrais qu'ils mangent aussi (...) c'est facile de ne pas dénoncer ses collègues mais au moins ce qui serait exemplaire c'est qu'il prenne la peine des trois", avait déclaré Eric Deudon, le directeur de la bijouterie, avant les réquisitions.
Un homme particulièrement meurtri: "trois ans après, je dors seulement quatre heures par nuit (...) on a été obligé de s'entourer d'alarmes, de chiens... on vit presque dans la terreur". Eric Deudon qui a regretté d'affronter ce procès seul, sans le soutien de son entreprise.
Julien Merle est donc aujourd'hui condamné à 12 ans de prison ferme et 10 ans d'interdiction de séjour en Isère.