"On fait monter le gros de notre marchandise par le téléphérique" : comment fonctionne le commerce le plus haut du Cantal

C'est un lieu aussi insolite que magistral. Perché à 1 800m d'altitude, juste en dessous du Plomb-du-Cantal, c'est le commerce le plus haut du département. Le Refuge du Plomb est une halte prisée des skieurs et des promeneurs.

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Depuis la terrasse du Refuge du Plomb, la vue est à 360 degrés sur les monts du Cantal. A deux pas du Plomb du Cantal, ce restaurant d'altitude est le commerce le plus haut perché du département. « On a la vue sur tous les monts du Cantal, dans le coin le plus calme de la terrasse. Ce coin est prisé pour faire la sieste ! » se félicite Adrien Perrier, le propriétaire.

Un début de saison mitigé

Une météo dégagée sur les sommets et une terrasse enfin pleine, pour la première fois de l'année, le Refuge est pris d'assaut par les skieurs et les promeneurs le premier weekend de février. « C’est la première belle journée de la saison ! Toutes les conditions sont réunies. Il faut que les planètes soient bien alignées au Plomb du Cantal. Pas de vent, du soleil, de la neige, le combo gagnant fait que les locaux montent skier. On s’est préparé pour faire entre 300 et 500 couverts, ça fait du volume ! On est nombreux, une dizaine à travailler et il faut tout ! Les vacances de Noël ont été bonnes mais janvier a été catastrophique. Il n’y avait pas de neige, du vent… On espérait le retour de la neige et nos prières ont été entendues », explique Adrien Perrier, soulagé.

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C'est un lieu aussi insolite que magistral. Perché à 1 800m d'altitude, juste en dessous du Plomb-du-Cantal, c'est le commerce le plus haut du département. Le Refuge du Plomb est une halte prisée des skieurs et des promeneurs. ©L.Theodore/L.Ribes/L.Aubisse/France 3 Auvergne

A 1 800m d'altitude, la météo permet au restaurant d'Adrien Perrier d'ouvrir quelques dizaines de jours chaque hiver. « Une saison d’hiver, c’est 100 jours. Quand on est ouverts 60 jours, c’est une belle saison. »

"Les jours blancs, c’est presque dangereux"

En effet, leur activité est intrinsèquement liée au temps et surtout au vent : « On a un beau bureau, même si tous les jours ne se ressemblent pas. Les belles journées, on se sent privilégié mais parfois, il y a beaucoup de vent et beaucoup de froid… Les jours blancs, c’est presque dangereux, on ne distingue pas le ciel du sol, on ne sait pas si on monte ou si on descend, on peut se perdre. On ne peut pas ouvrir tous les jours et notamment à cause du vent parce que le téléphérique est très dépendant de ça. S’il y a plus de 50km/h de travers par rapport aux câbles du téléphérique, la cabine ne peut pas ouvrir et nous non plus » raconte Adrien Perrier.

L'approvisionnement aussi dépend du téléphérique. Alors au sous-sol du restaurant, 11 tonnes de marchandises ont été stockées, pour l'hiver. « On a fait monter un peu plus de 2 000 bouteilles d’eau, 1 500 cannettes de cola, 90 fûts, 200 litres de vin chaud… On était une quinzaine le jour de la livraison pour monter 11 tonnes de marchandises. »

Se réapprovisionner par le téléphérique

Malgré ce stock imposant, il faut parfois réapprovisionner, selon Adrien Perrier : « Il nous reste une palette d’eau plate sur deux, on en a vendu une sur les vacances de Noël. Les sodas, il nous reste quelques références mais il va falloir qu’on recommande. On fait monter le gros de notre marchandise avant la saison par le téléphérique. On fait monter 75% de ce dont on a besoin pour une saison normale. Une fois que la saison avance, si on a de belles conditions et donc des bonnes ventes, on fait remonter au fur et à mesure ce dont on a besoin. » Un endroit magique, perché sur le toit du Cantal.

-Propos recueillis par Laetitia Theodore pour France 3 Auvergne

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