Cet hiver, le cabinet médical de la station de ski du Lioran, dans le Cantal, est fermé. Faute de moyens, un médecin n'y est présent que sur les périodes de vacances scolaires. Au pied des pistes de ski, le poste de secours se retrouve en première ligne.
À la station de ski du Lioran, dans le Cantal, au pied des pistes, le cabinet médical n'a pas rouvert depuis le 5 janvier. Sans médecin, les pisteurs-secouristes sont les seuls à intervenir. Ce jour-là, le poste de secours affiche complet. Laurent Ajalbert, chef des pisteurs-secouristes, indique : “Il est 14 heures. Sur la matinée, on a procédé à une dizaine d’évacuations sur piste, dont un SAMU par hélicoptère. Il s’agissait d’une fracture assez grave. Hors vacances scolaires, il n’y a pas de cabinet médical donc on est un petit peu saturés les week-ends. Cela nous met la pression. On se sent un peu démunis”.
Des patients surpris
Pour les patients, comme une jeune fille et sa tante, c'est la stupéfaction, d'autant que personne n'est habilité à donner de quoi calmer la douleur. La tante précise : “On va se déplacer en voiture et aller aux urgences d’Aurillac, avec notre véhicule personnel”. Une fillette est prise en charge par les pompiers. Leur caserne est à 20 km de la station de ski. Eux aussi sont incrédules. L’adjudant-chef Patrick Auzolle, sapeur-pompier de Vic-sur-Cère, souligne : “Cela m’étonne que dans une station comme le Lioran, cette victime n’ait pas été vue par un médecin à notre arrivée”.
Une facture de 85 000 euros à payer
Si la station n'a pas de médecin, c'est parce qu'il faut payer un cabinet privé : 85 000 euros pour les 6 semaines de vacances et les week-ends de janvier. Une somme que les 3 communes concernées et le Conseil départemental ne pouvaient plus assumer. Daniel Meissonnier, maire (SE) de Laveissière, explique : “Il a fallu faire un choix budgétaire. Soit on trouve des prestataires moins chers, ce que l’on n’arrive pas à faire, soit il faut travailler avec un nombre de jours moins conséquents. On préfère privilégier la présence des médecins en cœur de station pour médicaliser le poste de secours sur les périodes d’affluence comme le sont les deux semaines de Noël et les quatre semaines des vacances de février. Il a fallu faire un choix pour que le budget soit adaptable aux dépenses des communes. La présence des médecins n’est pas bénévole. On n’a pas fait ce choix de gaieté de cœur. Quand il a un médecin sur son territoire, le maire de la commune est heureux. Pendant que la station va devenir la 2e ou 3e ville du département, avec une fréquentation de 12 000 personnes pendant les vacances, il est rassurant d’avoir un médecin”.
Avec l'arrivée des premiers vacanciers, dès le week-end du 8 février, le cabinet médical rouvrira jusqu'au 9 mars.
Propos recueillis par Laëtitia Théodore / France 3 Auvergne