Une nouvelle carrière doit être exploitée à Massiac, dans le Cantal. Un projet qui divise les habitants de la commune alors qu’une enquête publique se déroule jusqu’au vendredi 21 janvier.
Dans la commune de Massiac, dans le Cantal, une nouvelle carrière de cailloux de remblais inquiète certains habitants. Ce projet est une initiative privée de l’entreprise Cymaro. « Nous avons exploité une petite carrière, celle de Chanut, pendant près de 70 ans, explique Raphaël Théophile, dirigeant de l’entreprise. Elle arrive à terme. Nous avons donc demandé de prolonger cette carrière un peu plus loin. Elle serait à un kilomètre à vol d’oiseau environ de l’ancienne carrière ». Cette carrière serait située au lieu-dit « Les Gravilles ». La municipalité en place a eu l’autorisation de modifier le plan local d’urbanisme. « Dans le cadre de cette demande, une enquête publique est proposée aux habitants jusqu’au 21 janvier, explique Didier Achalme, maire de Massiac (SE). Il faut soutenir nos entreprises locales ».
Une carrière à 200 mètres des habitations
Mais cette carrière ne fait pas l’unanimité. Un groupe d’habitants s’y oppose et l’a fait savoir dans une pétition signée par plusieurs centaines de personnes. Ils mettent en avant les nuisances atmosphériques, les nuisances sonores, la dégradation de la voirie et du réseau d’eau, etc. « L’ancienne carrière était loin des habitations, on ne la voyait même pas, explique Bruno Sabatier, élu de l’opposition à la mairie de Massiac (SE). Celle du plateau des gravilles, elle sera au-dessus du hameau du Fayet et sera à 200 mètres de nos maisons. Elle va nuire aux résidences actuelles. Il y a un futur lotissement avec 19 lots qui devait être construit, mais les arrivants ne voudront pas s’installer près d’une carrière. Ça va avoir des conséquences sur la commune ». Ils espèrent pouvoir faire stopper ce projet de carrière.
On sera obligé de faire venir les cailloux de Clermont-Ferrand ou d’Issoire
Raphaël Théophile
De son côté, Raphaël Théophile tente de rassurer les habitants inquiets. « Cette carrière, ce sera comme une piscine, elle va être enfouie. Il y a beaucoup de règles et de contraintes aujourd’hui pour exploiter une carrière. 30 000 tonnes de cailloux seront exploitées par an, ce qui semble beaucoup, mais ça représente 5 camions par jour. Il y aura un tir à la dynamite par an et on va concasser les cailloux entre 30 et 40 jours par an. Elle est locale et artisanale pour le bassin Massiacois ». C’est là un des problèmes pour le dirigeant s’il n’y a pas de carrière « On sera obligé de faire venir les cailloux de Clermont-Ferrand ou d’Issoire. Pour les faire venir, il faudra des camions, c’est contre-productif pour l’environnement. Et le prix du caillou risque de doubler voire tripler ». Côté emploi, la carrière pourrait maintenir 45 emplois dont 45 % sont des Massiacois et près de 40 % dans le canton.
Les opposants au projet veulent se constituer en collectif. Mais c’est la préfecture du Cantal qui donnera la décision finale sur ce dossier.