La prochaine rentrée des collèges s'annonce compliquée à Grenoble. Les établissement des secteurs centre et nord de la ville se disent complets. Le Conseil Général propose un transfert des élèves vers des établissement du sud de la ville.
En mai, à l'occasion de la venue de Michel Destot sur le plateau de l'émission La Voix est Libre, la rédaction de France 3 Alpes avait reçu plusieurs mails adressés au maire de Grenoble. Tous faisaient état de difficultés rencontrées pour scolariser les enfants, notamment au collège.
"La densification de l'habitat dans le secteur 1 (Saint-Bruno/Berriat) a été très forte ces dernières années et les conditions de scolarisation dans les écoles maternelles, élémentaires et les collèges ont été mises à mal", écrit une enseignante, maman de trois enfants. "On m'annonce que mon fils ne pourra pas rejoindre son frère actuellement en 6ème (au collège Fantin Latour) et qu'il devra prendre le bus pour aller dans un autre quartier".
Cette densification est le fait de la rénovation du quartier Bouchayet-Viallet et du développement d'Europole, avec dans les deux cas la construction de plusieurs dizaines de nouveaux logements. Dans ce secteur, il y a huit écoles primaires. Leurs élèves devront être répartis un jour dans les trois collèges du quartier. Or, Fantin-Latour, Champollion et Stendhal sont aussi les trois collèges les plus prisés de Grenoble.
"Je suis inquiète parce que depuis des années mes jumeaux sont scolarisés dans une école qui déborde d'élèves nouveaux, et que visiblement personne n'a anticipé le fait qu'un jour tous allaient rejoindre le collège", écrit une autre maman habitant aussi le secteur 1. Elle craint de devoir scolariser ses deux fils dans un collège éloigné de son quartier, alors que l'aîné est déjà au collège Fantin Latour, d'ores et déjà saturé avec plus de 660 inscrits.
Cette saturation des établissements du secondaire est la conséquence d'un trop-plein d'élèves dans les écoles élémentaires du secteur. Aux mêmes maux les mêmes effets : l'école Anthoard par exemple a accueilli 150 élèves de plus en dix ans, sans y être forcément préparée.
Alors, un père du même secteur 1 propose une requalification du collège international Europole en collège de secteur.
Le collectif "Pour un collège de proximité" explique qu'à l'horizon 2020, il manquera 650 places dans l'enseignement secondaire. Le collectif demande la construction d'un collège pour répondre à ces futurs besoins. Le Conseil Général ne nie pas ces chiffres. Mais il a une autre analyse.
Il explique qu'il y a un fort déséquilibre entre secteurs. Dans l'agglomération grenobloise, il y aurait 5 600 places libres dans les collèges dont 1800 pour la seule ville de Grenoble. Le Conseil Général propose de re-diriger les enfants vers des collèges en manque d'élèves, en mettant des abonnements de tram à disposition. Une solution qui, évidemment, ne convainc pas les parents d'élèves.