Le tribunal de Valence (Drôme) ordonne l'arrêt de deux canons anti-grêle installés par des agriculteurs à Mercurol-Veaunes (Drôme) pour protéger leurs vergers. Des riverains, excédés par le bruit de ces engins, avaient porté l'affaire devant le juge des référés.
Parmi les onze canons anti-grêle installés en 2017 à Mercurol-Veaunes (Drôme), deux d'entre eux sont réduits au silence par la justice. Les trois riverains plaignants, regroupés au sein de l'association Sense, ont obtenu gain de cause auprès du tribunal de Valence : le juge des référés a estimé que les bruits émis par ces canons dépassent les seuils fixés par le code de santé publique.
130 décibels, l'équivalent d'un décollage d'avion
Des déflagrations pouvant atteindre jusqu'à 130 décibels...l'équivalent d'un décollage d'avion en plein vergers drômois. Déployés en 2017 par des arboriculteurs soucieux d'épargner leurs vergers déjà ravagés par les intempéries de 2016, les engins suscitent immédiatement la discorde auprès de riverains génés par les nuisances sonores.Le canon émet une onde surpuissante dans un rayon de 500 mètres. Lorsqu'un orage est détecté, la machine se met en route automatiquement. Les tirs des onze canons peuvent survenir plusieurs fois jour et nuit et ainsi protéger 600 hectares de vergers et de vignes. L'association de riverains Sense, avait recensé en 2018, 4 700 tirs par an et des déflagrations supérieures à 65 décibels, seuil prévu par le code de santé publique.
Des panneaux acoustiques pour réduire le bruit inefficaces
Le groupement des 42 agriculteurs, gestionnaire de ces installations, avait tenté de réduire la pollution sonore de 40 % en installant des panneaux acoustiques. Un budget de 135 000 euros avait été déployé. Mais l'expertise judiciaire réalisée après la pose de ces équipements a révélé qu'ils n'amoindrissaient pas suffisament le bruit.Les neuf autres canons anti-grêle de Mercurol-Veaunes ne sont pas concernés par la décision judiciaire et peuvent poursuivre leurs tirs.