Manifestation de soutien à la propriétaire d'une maison squattée à Crest

Des riverains de Crest, dans la Drôme, dénoncent ce dimanche 8 avril l'occupation illégale d'une maison du village par un groupe de jeunes. La propriétaire n'a plus accès à son bien depuis plus d'un mois, d'autant que les squatteurs ont changé les serrures.

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Entre 100 et 300 personnes se sont retrouvées à Crest, dans la Drôme, pour une manifestation pacifique, ce dimanche 8 avril en fin d'après midi. Un rassemblement pour témoigner leur soutien à la propriétaire d'une maison privée de son bien depuis un mois par un groupe de jeunes squatteurs. En fin de journée, les manifestants ont pénétré dans la maison et les squatteurs ont évacué le domicile -à priori- temporairement. La situation sur place était confuse en fin de journée. D'après nos informations, les riverains mobilisés changeaient les barillets des portes, après que les squatteurs aient eux-mêmes fait changer toutes les serrures à leur arrivée. 



Serrures changées, contrat d'électricité

Depuis le jeudi 29 mars, une quarantaine de jeunes a en effet "pris possession" de la maison, qui était inoccupée, et venait d'être vendue à une nouvelle propriétaire. Les squatteurs ont immédiatement fait changer toutes les serrures, établi un contrat de fourniture d'électricité et d'eau, et se sont littéralement approprié les lieux. Ils le revendiquent même sur une page internet, sur laquelle ils présentent leur "Centre Social Culturel Autogéré" en lieu et place de la maison située rue des frères Gamon, à Crest. 



L'indignation des riverains

Les riverains se mobilisent alors aux côtés de la nouvelle propriétaire pour que celle-ci puisse récupérer son bien. Mais ils n'ont pas obtenu d'expulsion par les forces de l'ordre jusqu'ici. Ils ont lancé une pétition, et face à l'inaction judiciaire, ont décidé d'organiser cette manifestation. Le cortège devait partir de la gare de Crest, pour se rendre jusqu'à la maison occupée, sans volonté d'y pénétrer. "Nous voulons dénoncer cette situation, pas créer un affrontement", indique un des organisateurs du mouvement. Mais en fin de journée, une fois devant la maison, des manifestants pénétraient à l'intérieur du bâtiment, les squatteurs ayant temporairement laissé la place. La situation restait confuse en fin de journée sur les lieux.



L'incroyable imbroglio judiciaire

De son côté, la propriétaire a déposé plainte peu après l'installation des squatteurs, et mandaté un huissier de justice pour constater l’infraction. Une procédure "en référé", donc censée être instruite en urgence, mais qui pourrait en fait durer des mois, voire des années, avant d'aboutir.

Les squatteurs font en effet valoir l'article de loi 102 du Code Civil encadrant le droit au logement, qui leur permet de contester leur expulsion jusque devant les tribunaux. 

Selon cette loi du 5 mars 2007, le propriétaire doit entreprendre des démarches dans les 48 heures après le début de l'occupation illégale. Au-delà, les squatteurs peuvent invoquer "le droit au logement". Or, selon le Dauphiné Libéré,  les occupants ont tout simplement fait envoyer des courriers à leur nom à cette adresse, pour prouver que le logement était devenu leur "domicile principal". Dès lors, le propriétaire doit passer par une procédure judiciaire complexe et coûteuse pour faire valoir son droit de propriété.



Un collectif très ouvert

Sur sa page internet, le collectif explique que la maison, devenue "centre social culturel" est désormais un lieu "de rencontre, d'entraide, d'échanges, de vie". Dans un communiqué, les squatteurs estiment par ailleurs leur action justifiée par le fait que la maison était inoccupée depuis 3 ans, avant d'être vendue à sa nouvelle propriétaire issue de Paris. Enfin, ils affirment que ce "centre social" improvisé est un lieu "ouvert à tous". Les riverains semblent avoir, à leur tour, pris ce précepte au pied de la lettre.


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