A Valence, à l’heure de la réouverture, un petit restaurant a fait le choix de rester fermé pour ne pas trahir ses valeurs et se concentre sur la vente à emporter.
On dirait le début d’un album d’Astérix : depuis le 2 juin, tous les restaurants de Valence ont rouvert leurs portes. Tous ? Non. Car un couple de restaurateurs résiste encore et toujours à la réouverture sous protocole…
«Des masques sur la figure, des produits désinfectants partout, du scotch sur le sol et des panneaux en plastique entre nos clients et nous ? On aurait l’impression de ne pas faire notre métier correctement». Patricia, chef de cuisine du restaurant valentinois Un Tablier pour Deux, ne mâche pas ses mots.
«Moi en cuisine et Laurent en salle, nous sommes des restaurateurs vraiment engagés. On ne propose que de beaux produits bio et locaux. On raconte l’histoire de ces produits à nos clients, c’est très important pour nous. On veut que nos clients passent chez nous un moment à part, un vrai temps de plaisir, et avec les mesures de distanciation, c’est tout bonnement impossible. Alors on attendra».
La vente à emporter en attendant la réouverture
Une philosophie inconciliable avec le protocole sanitaire, à quoi s’ajoute l’impossibilité d’être rentable en divisant par deux le nombre de couverts. «On préfère continuer à proposer des plats à emporter. On appelle ça La Table des Résilients ! Et nos clients comprennent parfaitement, dès lors qu’on leur explique notre point de vue. Bien sûr, financièrement ça nous permet juste de sauver les meubles mais au moins, on reste fidèle à nos valeurs».
S’ils ne savent pas quand ils pourront rouvrir le restaurant, ça ne les empêche pas d’avoir des tas d’idées pour les semaines qui viennent. «On va mettre en place des paniers paysans, pour proposer aussi à nos clients des produits magnifiques comme l’ail frais dont c’est la saison, ou des petits fromages…». Et de toute façon, que ce soit dans une semaine ou dans deux mois, lorsqu’ils reprendront du service, ce sera exactement à leur manière, Patricia au piano et Laurent en salle, qui raconte et qui fredonne…