La préfecture de la Drôme vient de prendre un arrêté pour autoriser des délais plus longs pour crématoriser un corps. En cause : des équipements saturés ou en travaux. Les services funéraires doivent s'organiser.
En ce mois de janvier 2025, les pompes funèbres de Drôme sont très sollicitées. Ces entreprises du funéraire enregistrent un pic d'activité. En cause : une surmortalité liée à l'épidémie de grippe hivernale. Depuis une dizaine de jours, le système est engorgé. La préfecture de la Drôme a dû réagir.
Crématoriums saturés
Des crématoriums saturés, des délais pour les prises en charge des défunts qui s'allongent. Le département de la Drôme est particulièrement concerné. Pour ne rien arranger, l'équipement de Montélimar est en travaux jusqu'en février. Conséquence : le crématorium de l'agglomération de Valence ne pouvait plus suivre. D'autant que des travaux sont aussi prévus du 20 au 25 janvier sur l'équipement implanté à Beaumont-lès-Valence. Enfin, difficile de reporter les crémations sur les autres crématoriums de proximité, "également saturés", d'après les services de l'État.
La préfecture de la Drôme a été contrainte de réagir et d'anticiper. Un arrêté a été pris afin d'autoriser un allongement du délai de crémation. Les délais passent ainsi de 14 jours après le décès, à 21 jours calendaires après le décès. Une décision exceptionnelle en raison de circonstances exceptionnelles.
Des délais plus longs
Alors les pompes funèbres s'adaptent. Martin Vallon propose aux familles de faire une cérémonie dans le salon funéraire de ses agences bien avant la date de crémation. "On essaie de faire que les familles ne soient pas impactées par ces délais qui s'allongent. On a fait le choix de pouvoir proposer nos cérémonies dans les mêmes délais qu'habituellement", explique Martin Vallon, gérant de plusieurs entreprises de pompes funèbres dans le département.
Après la cérémonie, le défunt ne rejoint pas sa dernière demeure, mais patiente en chambre funéraire et "en cellule réfrigérée", "le temps de pouvoir réaliser la crémation". Une situation qui nécessite un peu plus d'organisation pour cette entreprise.
"Pour les familles, c'est une importante charge psychologique. Des obsèques qui se réalisent sur 20 jours, ce n'est pas faisable. C'est très lourd pour ces familles. Mais malheureusement aujourd'hui, dans la Drôme, on n'a pas le choix", déplore le professionnel.
Crémation : une pratique funéraire en hausse
En une quarantaine d’années, la pratique de la crémation s’est imposée dans les rites funéraires. Les recours à la crémation s'élèvent à 40 % pour les obsèques en France. En 1980, le taux de crémation en France n'était que de 1 %.
Si le nombre de Français qui choisissent la crémation augmente, la question se posera à l’avenir du nombre de crématoriums dans le pays, qui en compte un peu plus de 200 et seulement deux en Drôme.