Conséquence de la catastrophe de Fukushima en 2011, l'Autorité de Sûreté Nucléaire impose des conditions accrues de protection de la population. Depuis trois ans, des travaux énormes de renforcement ont ainsi été effectués sur le réacteur de l'Institut Laue-Langevin à Grenoble.
On pourrait appeler ça "un scénario Fukushima". En 2011, la catastrophe japonaise avait eu lieu à la suite d'un séisme et du tsunami de la côte Pacifique du Tōhoku. Depuis, l'Autorité de Sûreté Nucléaire impose un cahier des charges drastique en matière de sécurité.
Et si les barrages autour de Grenoble cédaient ? Et si la capitale des Alpes était inondée, noyée sous six mètres d'eau ? Ce que l'on peut craindre en pareil cas, c'est un accident nucléaire. Car Grenoble possède l'un des réacteurs à haut flux les plus puissants d'Europe, celui de l'Institut Laue-Langevin.
Destiné à la recherche fondamentale, le réacteur était déjà protégé par d'importants équipements de sécurité, installés lors de sa construction en 1971.
Depuis Fukushima, le moindre doute n'est plus acceptable. Des travaux de renforcement de la tenue aux séismes ont ainsi été effectués depuis trois ans à Grenoble. Près de 16 millions d'euros d'investissements pris en charge par les trois partenaires que sont la France, l'Angleterre et l'Allemagne.
Reportage Denis Vigneau-Dugué, Franck Ceroni, Jean-Jacques Picca :
Si son coeur n'est plus refroidi, le réacteur risque de se transformer en cocotte minute. Pour que ce cauchemar ne voit pas le jour, deux circuits ont donc été installés : l'un garantie une alimentation en eau qui refroidit la piscine en dessous du réacteur, et l'autre joue le rôle de soupape.
En cas de catastrophe majeure, la salle de contrôle située juste à coté du réacteur sera évacuée. Celui-ci sera automatiquement mis à l'arrêt grâce aux détecteurs de séisme, et c'est d'ici dans ce nouveau bâtiment surélévé que les agents pourront gérer en toute sécurité et de façon autonome les deux circuits qui viennent d'être installés. Ils seront en mesure d'y rester plusieurs jours, à l'abri des tremblements de terre, des inondations et même de l'air pollué.
Lancée en juin 2012, la première phase de travaux est bien avancée. La fin du chantier est prévue pour l'automne 2015.