L'ancien garage Renault Galtier, cours de la Libération à Grenoble, va être rasé pour construire 150 logements. Juste à côté, la maison années 30 de Gloria devrait subir le même sort. Mais la jeune fille n'est pas du tout d'accord. Elle a écrit au maire pour lui dire.
C'est un vieux projet, qui date de la municipalité Destot. Construire à la place de l'ancien garage Renault Galtier désaffecté pas moins de 150 logements. Avec 40 % de logements sociaux. Au bord du cours de la Libération à Grenoble.La municipalité Piolle a repris le projet à son compte et semble vouloir aboutir vite. Dépôt du permis prévu en avril, lancement du chantier en 2017 pour une livraison espérée en 2019.
Mais, juste à côté du garage, se trouve la maison de Gloria. Une villa années 1930, l'un des derniers témoignages du Grenoble d'alors. Ces demeures disparaissent en effet l'une après l'autre.
Reportage JC Pain, Christelle Nicolas, Laetitia Di Bin
Intervenants : Gloria Marty, Gilles Marty père de Gloria, Jean-Maurice Merel voisin des Marty
Gloria, 13 ans, n'est pas d'accord. Elle a passé toute son enfance dans cette maison, avec ses parents, ses soeurs. Sans oublier ses amis les animaux du jardin. Elle veut bien déménager, mais refuse que l'on rase sa maison. "Elle pourrait servir à autre chose, une école... mais pas devenir un immeuble horrible !" affirme-t-elle. Alors Gloria a pris sa plus belle plume pour écrire au maire de Grenoble.
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Eric Piolle lui a répondu... en personne. Il justifie ce projet par la pénurie de logements, et les conditions de construction très contraintes à Grenoble. Il ajoute qu'un vaste espace vert sera aménagé.
Mais la réponse du maire n'a convaincu ni Gloria, ni son père, Gilles Marty, architecte de métier. Ce dernier comprend la nécessité d'une politique de densification, mais pas au détriment du patrimoine.
Il interpelle Eric Piolle : "L'opération de logement que votre promoteur-urbaniste s'apprête à réaliser pourrait tout à fait faire l'économie d'un tel saccage pour promouvoir d'autres formes d'urbanisme communautaire, participatif et collaboratif".
Pour Gilles Marty, il faudrait "réinventer la ville, sortir des sentiers battus et se donner les moyens d'innover, non pas dans les discours, mais dans la réalité".
La famille Marty, locataire au 85 cours de la Libération depuis 1999, a voulu acquérir la villa Dervieux en 2013. Trop tard. La Ville de Grenoble avait exercé son droit de préemption. Depuis 3 ans, les Marty sont donc locataires de la Ville. Plus pour très longtemps. Le chantier de démolition pourrait démarrer dès 2017.